L'affaire Ngoy Mulunda, une nouvelle crise en RDC ?

President of Independent National Electoral Commission (CENI) Ngoy Mulunda, arrives for a technical meeting in Kinshasa, on November 27, 2011   -  
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JUNIOR D.KANNAH/AFP

Daniel Ngoy Mulunda, ancien président de la commission électorale indépendante en République démocratique du Congo, a été placé en détention à Lubumbashi pour des propos incitant à la haine et à la division dans son église.  Il est aussi reproché au pasteur d’avoir dénoncé des ‘dérives dictatoriales’’ et le manque de respect aux élus’’, lors de sa prédication, à l’occasion de la commémoration du 20 e anniversaire de la mort de l’ex-président congolais Laurent Désiré Kabila samedi.

« Rien ne justifie le recours aux voies de faits par certains agents de l'ANR/Haut-Katanga à l'occasion de l'interpellation de Pasteur Ngoy Mulunda. Peu importe ce qu'on lui reproche. De telles pratiques sont aux antipodes de l'Etat de droit », a déclaré le ministre des droits humains, André Lite Asebea  .

Même si le ministre dit attendre la décision de la justice, dans le pays, cette nouvelle affaire fait grand bruit. Des opposants au pouvoir en place à Kinshasa dénoncent ‘’ une confiscation de la liberté d’expression’’.

Le pasteur est poursuivi pour avoir posé des conditions au maintien du Katanga dans le giron de l'unité nationale congolaise, samedi, lors d'un culte à la mémoire de "Kabila père", l'ancien président Laurent-Désiré Kabila assassiné il y a tout juste 20 ans, le 16 janvier 2001. Selon une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, le pasteur a mis en garde dans son homélie le pouvoir central de Kinshasa et ses dirigeants : "S'ils ne veulent pas que le Katanga se coupe (du reste de la RDC, ndr), ils doivent respecter nos dirigeants et plus particulièrement notre leader du Katanga, le président honoraire, le sénateur à vie, Joseph Kabila Kabange". Des élus du Katanga prennent position

L’affaire prend une tournure provinciale. Mardi, le rassemblement des députés katangais est monté au créneau et a exigé ‘’ la libération immédiate, sans conditions de l’ex-patron de la CENI ’’ Pour eux, rien ne justifie ce qu’ils appellent, ‘’ l’enlèvement’’ du pasteur pour ‘’ quelques propos mal interprétés tenus lors de sa prédication‘’ lors de sa prédication. Tout en sollicitant l’implication de Félix Tshisekedi, le chef de l’Etat.

Des troubles ont éclaté mardi à Lubumbashi, deuxième ville de la République démocratique du Congo, après l'arrestation de ce pasteur favorable à l'ancien président Joseph Kabila.

Une affaire supplémentaire pour le pouvoir qui se cherche une nouvelle majorité après le divorce avec le camp de son prédécesseur. 

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