Massacres en RDC : colère des civils, violente répression

Des manifestants ont visé un camp des Nations unies vendredi à Beni dans l’est de la République démocratique du Congo où la police a violemment dispersé leur mouvement de colère face aux massacres attribués aux miliciens ADF.

Plusieurs dizaines de manifestants ont arraché des fils barbelés protégeant un camp de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) à l’entrée de Beni-ville, a constaté un correspondant de l’AFP.

Ils dénoncent l’impuissance de l’ONU et de l’armée congolaise contre les massacres des miliciens ADF, qui ont tué plus de 60 civils dans la région depuis début novembre, dont au moins sept à Beni mercredi.

Les forces de sécurité congolaises ont tiré des balles réelles et des gaz lacrymogènes pour tenter de disperser ces manifestants, selon le correspondant de l’AFP.

Plusieurs dizaines de jeunes ont lancé des pierres et des morceaux de bois en direction des forces de sécurité, avant de s’en prendre à la base de la Monusco.

Toutes les activités étaient paralysées dans d’autres parties de la ville, pour le deuxième jour de suite.

A Butembo, à 54 km de Beni, des manifestants ont barricadé les routes et incendié des pneus. Les magasins et les marchés n’ont pas ouvert et les taxis et les bus ne circulaient pas en signe de solidarité envers les habitants de Beni.

“Dix personnes ont été interpellées. La police va les interroger séparément pour qu’elles nous disent ce qu’elles faisaient sur la voie publique ce matin”, a déclaré à l’AFP le maire de la ville de Butembo, Sylvain Kanyamanda.

La MONUSCO pas encore sollicitée

“On ne peut pas pleurer des compatriotes tués en troublant l’ordre public. Dans quelques instants, l’ordre sera rétabli”, a-t-il assuré.

L’armée congolaise a annoncé le 30 octobre des opérations militaires contre les bases des Forces démocratiques alliées (ADF), qui ont tué plus d’un millier de civils dans la région de Beni depuis octobre 2014.

L’armée congolaise n’a pas sollicité pour le moment le renfort des Casques bleus de la Monusco. La coopération onusienne se limite à des échanges de renseignements et des évacuations sanitaires.

A l’origine, les ADF sont des rebelles ougandais musulmans hostiles au président Yoweri Museveni, installés dans l’est de la RDC depuis 1995.

Un quart de siècle plus tard, ils n’attaquent plus les frontières ougandaises voisines et ne revendiquent aucun de leurs massacres en RDC. Leur recrutement s’est étendu à d’autres nationalités des pays voisins swahilophones (Tanzanie…).

AFP
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