Malawi : trois condamnations à mort pour le meurtre d'un albinos

Deux hommes et une femme ont été condamnés à mort par un tribunal du Malawi pour le meurtre d’un albinos, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

Le trois condamnés était accusés d’avoir tué à coups de barre de fer et de manche de pioche en 2015 un albinos, avant de le découper et de l’enterrer clandestinement.

“Ils ont été reconnus coupables (de meurtre et de possession de fragments humains) et condamnés à mort”, a déclaré à l’AFP Agness Patemba, une porte-parole de l’institution judiciaire.

Le verdict a été rendu mardi, à Mchinji, dans l’ouest du pays. Il s’agit de la seconde décision de justice similaire au cours des trois derniers mois.

En mai, un homme avait été condamné à mort pour le meurtre d’un albinos en 2017.

Le Malawi n’a pas procédé à une exécution capitale depuis 1994. Les condamnations à mort sont commuées en détention à perpétuité.

Les albinos en Afrique, Noirs à la peau blanche car dépigmentée, sont confrontés à des discriminations, mais aussi parfois pourchassés, tués et amputés de leurs membres et organes, ensuite utilisés pour des rituels magiques censés apporter richesse et chance.

Le Malawi, l’un des pays les plus pauvres au monde, est confronté à une recrudescence des violences contre les albinos. L’Association locale des personnes albinos (Apam) y a recensé depuis 2014 au moins 148 cas de violences contre les albinos, dont pas moins de 21 meurtres.

Moins d’un tiers de ces dossiers ont fait l’objet d’une enquête judiciaire qui, selon l’Apam, s’est conclue dans 90% des cas par un non-lieu ou un acquittement.

Son président, Ian Simbota, s’est réjoui du verdict rendu à Mchinji, espérant qu’il décourage de nouvelles attaques contre les albinos.

“Cette décision renforce notre foi dans le système judiciaire et la conviction qu’il est à notre côté dans la lutte contre les meurtres et les enlèvements d’albinos”, a-t-il réagi.

Sous pression de la société civile qui l’accuse d’inaction, le président du Malawi Peter Mutharika a nommé en mars une commission d’enquête pour élucider la récente vague d’attaques meurtrières visant des albinos.

AFP

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