Inde : une fillette de deux ans tuée pour une dette non remboursée

Tuée pour 127 euros. On pourrait ainsi résumer le plus que triste sort infligé à une petite fille de deux ans, qui n’avait rien à voir avec une dette contractée par son grand-père et pour laquelle elle est pourtant passée de vie à trépas. Explications.

Deux individus ont été mis aux arrêts par la police de la ville d’Aligarh (Etat d’Uttar Pradesh, nord) dans le cadre de cette affaire qui secoue l’Inde depuis vendredi dernier. Selon les enquêteurs en charge du dossier, la petite fille a été tuée parce que son grand-père n’avait pas remboursé une dette de 10.000 roupies (127 euros). Dette que le vieil homme avait contracté auprès des deux suspects.

Aakash Kulhari, chef de la police d’Aligarh, explique : “Le grand-père de la fille devait de l’argent aux accusés et ils ont eu une dispute sur le retard du remboursement.”

La police donne plus de détails, ajoutant que les deux individus arrêtés avaient menacé la famille de “conséquences graves” s’ils ne rentraient pas au plus vite en possession de leur pécule. Toujours aux dires de la police, il s’agit ni plus ni moins d’un meurtre “motivé par une rancune personnelle”.

Le rapport du médecin légiste donne des détails glaçants. Selon lui, la petite fille (dont le nom ne nous est pas révélé) a été étranglée avec un tissu, ce qui a provoqué sa mort. D’après des éléments de l’enquête, l’un des deux suspects aurait gardé le corps de l’infortunée chez lui pendant trois jours. Au bout cette période, dissuadé par l’odeur du cadavre, il aurait décidé de s’en débarrasser en le jetant dans une décharge.

Tuée, puis jetée dans une décharge publique

C’est le 31 mai dernier que la petite de deux ans se faisait enlever. Le corps de l’infortunée avait finalement été découvert trois jours plus tard, caché sous un tissu et en état de décomposition. Si ces détails peuvent être choquants, la suite l’est plus encore ; le cadavre de la fillette, jeté dans la décharge sus-mentionnée, a été en partie dévoré par des chiens errants.

Cinq policiers ont été suspendus dans cette affaire pour “manquement à leur devoir”. Craignant des affrontements interreligieux, des renforts de police ont été déployés à Aligarh, assassins présumés et victime étant d’obédiences religieuses différentes.

Le meurtre de la petite fille suscite un débat rageur dans le pays. Sur Twitter, certains exigent la peine capitale pour les auteurs du crime. Les politiques et les stars de Bollywood donnent eux aussi de la voix. Priyanka Gandhi, l’un des membres les plus importants du parti du Congrès (opposition) : “Le meurtre atroce à Aligarh est un nouveau crime inhumain et inqualifiable contre un enfant innocent. Que sommes-nous devenus ?”

Le cas de cette petite fille n’est malheureusement pas isolé en Inde. Dans ce pays, les violences contre les enfants ont connu une hausse ces dernières années, d’après des chiffres officiels. 100.000 cas ont été recensés en 2016, ce qui donne un nombre cinq fois plus élevé que celui de 2006.

D’autres statistiques officielles donnent aussi le vertige ; en 2016, ce sont environ 2.000 infanticides qui ont été commis en Inde. Ajoutés à cela, 55.000 kidnappings et 13.000 viols d’enfants ont été enregistrés la même année.
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