Nigeria : élections régionales invalidées dans six États, nouveau scrutin samedi

La Commission électorale nationale (INEC) a annoncé mardi avoir invalidé les résultats des élections des gouverneurs dans au moins six Etats de la fédération nigériane, qui devront se tenir à nouveau samedi prochain.

Le Nigeria a voté samedi pour élire les gouverneurs et les représentants des assemblées locales dans 29 des 36 Etats de la fédération nigériane.

Le vote et/ou dépouillement avait été annulé dans plusieurs parties des Etats de Kano et Sokoto (nord-ouest), Bauchi et Adamawa (nord-est) et Benue et Plateau (centre), en raison de cas de violences et d’irrégularités.

Or, les résultats, extrêmement serrés, “n’ont pas satisfait la marge d‘écart requise” entre les principaux candidats – qui était inférieure au nombre de votes annulés dans ces régions, a déclaré à l’AFP un représentant de l’INEC, Festus Okoye.

Dans un communiqué publié dans la soirée, l’INEC a précisé que “des élections supplémentaires” auront lieu dans ces Etats le 23 mars afin de “conclure le processus” électoral.

Les observateurs internationaux déployés au Nigeria pour la présidentielle et les législatives du 23 février, ainsi que pour les régionales du 9 mars, ont déjà fortement critiqué l’organisation et les multiples violences qui ont entaché la crédibilité du scrutin.

“Les défaillances systémiques et les problèmes sécuritaires” indiquent qu’il existe “un réel besoin de réformes” électorales au Nigeria, a notamment estimé lundi la mission de l’Union européenne.

Le parti au pouvoir “largement en tête” dans les États concernés par l’invalidation

M. Buhari du Congrès des progressistes (APC) a été réélu fin février à la tête du géant ouest-africain avec 56% des voix à l’issue d’un scrutin marqué par un faible taux de participation (35%). Son principal rival Atiku Abubakar (PDP) a annoncé qu’il contesterait les résultats en justice, dénonçant des fraudes.

Le PDP a par ailleurs assuré être “largement en tête” des élections gouvernatoriales dans les Etats où les résultats ont été invalidés, accusant l’INEC de collusion avec le parti au pouvoir.

L’INEC “cherche des moyens (...) d’aider l’APC à modifier les résultats et à annoncer les candidats de l’APC gagnants”, a indiqué l’opposition dans un communiqué lundi soir.

La commission électorale avait déjà décidé dimanche de suspendre le dépouillement dans l’Etat stratégique de Rivers (sud), d’où provient une grande partie de la production pétrolière et gazière du pays, après des violences et l’intervention de l’armée dans un centre de collecte.

Les postes de gouverneurs sont convoités. Ils tiennent les cordons de la bourse dans des domaines-clés comme l‘éducation, la santé et les infrastructures, et leurs actions ont souvent plus d’impact direct sur la population que celles du président.

L’APC contrôlait auparavant 22 Etats de la fédération et le PDP 13. Selon les résultats partiels publiés mardi, l’APC a remporté jusque-là 11 Etats, contre 9 pour le PDP.

AFP
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