Tunisie : indignation après la mort de 12 nouveaux-nés dans une maternité publique

Une infection contractée à l’hôpital est à l’origine de la mort de 12 bébés dans une maternité publique de Tunis ces derniers jours, a annoncé lundi la ministre tunisienne de la Santé par intérim Sonia Ben Cheikh citant une enquête préliminaire.

Parmi les 20 nouveau-nés hospitalisés dans la maternité du complexe hospitalier de Rabta, 11 prématurés de sept et huit mois sont décédés jeudi et vendredi et un douzième est mort dimanche, selon un nouveau bilan donné par Mme Ben Cheikh lors d’une conférence de presse.

Après l’indignation déclenchée par ces décès considérés comme révélateurs d’un délabrement du système de santé publique, le ministre de la Santé Abderraouf Chérif a démissionné samedi de ses fonctions et est remplacé par Mme Ben Cheikh.

D’après les éléments préliminaires d’une enquête en cours, les nouveau-nés sont morts d’une infection nosocomiale (liée aux soins et contractée au cours de l’hospitalisation, ndlr), a ajouté la ministre par intérim.

“Tout le secteur de la santé est en état d’urgence. (...) Les professionnels ont lancé vingt mille fois des cris d’alarme”, a-t-elle clamé.

“Ça suffit”, a martelé Mme Ben Cheikh, ajoutant que tout le monde devait “être mis devant ses responsabilités”.

La ministre par intérim a notamment appelé “à des réformes pour rétablir la confiance” entre le citoyen et les professionnels du secteur de la santé publique.

En se rendant samedi à la maternité de Rabta, le Premier ministre Youssef Chahed a promis que “les responsables de tout manquement” seraient poursuivis. Une enquête médicale et une autre enquête judiciaire ont été ouvertes.

Dès son indépendance, en 1956, le développement du secteur de la santé figurait au rang de priorité de la Tunisie qui dispose à ce jour d’un solide maillage, avec 166 hôpitaux et 2.100 centres de santé, selon des chiffres officiels.

Le système public de santé tunisien, autrefois fleuron du pays, a toutefois été mis à mal par des problèmes de gestion et de financement, qui ont mené à une dégradation générale, avec des pénuries récurrentes de médicaments ces derniers temps.

AFP
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