Elections en RDC : un porte-parole de l'Eglise redoute "un agenda caché"

Un porte-parole de l’influente église catholique congolaise a dit craindre un “agenda caché” dans le processus électoral en République démocratique du Congo après l’annonce mercredi d’un report partiel des élections générales prévues ce dimanche dans deux zones de conflit.

“C’est une décision très grave. Il y a quelque part un agenda caché”, a déclaré à la presse le porte-parole et le secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), l’abbé Donatien Nshole, dans une première réaction “personnelle”.

Les élections présidentielle, législatives et provinciales ont été reportées au mois de mars à Beni-Butembo dans l’Est et Yumbi dans l’Ouest, a déclaré la commission électorale.

Beni-Butembo est touchée par une épidémie d’Ebola depuis août et des tueries de civils depuis 2014. Yumbi est le théâtre de toutes récentes violences communautaires.

“Pourquoi n’a-t-on pas interdit la campagne électorale (à Beni-Butembo)?”, s’est interrogé l’homme d‘église, affirmant réagir à chaud en son nom propre.

Un nouveau serait périlleux

À l’annonce de la commission électorale, la Cenco s’apprêtait à présenter avec l’Eglise du christ du Congo (ECC, principale église protestante en RDC) une communication “pour des élections transparentes, crédibles et apaisées”.

Ces élections doivent désigner le successeur du président Joseph Kabila au pouvoir depuis janvier 2001.

Elles ont été trois fois reportées depuis la fin du deuxième et dernier mandat constitutionnel de M. Kabila en décembre 2016. Le tout dernier report du 23 au 30 décembre a été annoncé in extremis le 20 décembre par le président de la commission électorale.

“Les diverses réactions enregistrées suite aux différents reports des élections donnent à penser que le peuple congolais ne tolèrera pas un nouveau report des élections”, ont prévenu les deux principales confessions de la RDC dans leur communiqué conjoint.

Elles ont demandé aux candidats à l‘élection présidentielle de lancer un appel à la “non-violence”.

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AFP
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