Nigeria-corruption : Buhari satisfait, mais pas Transparency International

Pour le président nigérian Muhammadu Buhari, son pays est en train de réaliser d’importants progrès dans la lutte contre la corruption. Mais, des progrès que semblent contredire les données de Transparency International.

Le Nigeria célèbre ce 1er octobre le 58è anniversaire de son indépendance. L’occasion pour le Chef de l‘État de s’adresser à son peuple afin de faire ce qu’on appelle souvent l‘état de la nation.

Il n’a pas insisté sur les étapes franchies par son pays pour l’obtention de l’indépendance vis-à-vis du Royaume-Uni. Il n’a pas non plus fait de développement sur la période post indépendance marquée par des coups d‘état dont celui du général Johnson Aguiyi-Ironsi en 1966.

Muhammadu Buhari, a plutôt parlé de son pays tel qu’il le dirige depuis son élection en 2015. Son discours était donc axé sur ses réussites. Et s’il y a un domaine dans lequel le président nigérian estime avoir bien travaillé, c’est la lancinante question de la lutte contre la corruption.

« Nous progressons dans la lutte contre la corruption et la récupération des fonds et avoirs publics volés en dépit d’une résistance féroce. La pratique honteuse du passé, le vol effréné de milliards de nairas et la corruption dans l’octroi des marchés pétroliers relèvent désormais du passé », s’est félicité Muhammadu Buhari.

Davantage corrompu ?

Lequel ne s’est pas empêché de célébrer l’impact de cette lutte contre la corruption. « En conséquence, et c’est très évident  dans tout le pays, nous avons fait plus avec moins en matière de développement des infrastructures. Les routes, les chemins de fer, les grands ponts, les écoles, l‘énergie et l‘électricité, les ports aériens et maritimes et bien d’autres infrastructures ont été construites », a-t-il poursuivi. Sans compter « le versement des pensions et le paiement des arriérés de salaire et de pensions ».

Un « progrès » réalisé grâce à la campagne anti-corruption initiée par Buhari conformément à la promesse faite lors de la présidentielle de 2015. Et l’institution a déjà interpellé plus de 22 suspects dont Bukola Sarak, président du Sénat soumis à l’interrogatoire de la police en juin dernier.

Toutefois, le pays semble s’enfoncer davantage dans la corruption. Si en effet le Nigeria occupait la 28è place en Afrique (136è dans le monde) en matière d’indice de perception de la corruption (IPC) en 2016 selon Transparency International, il se pointe à la 36è place en 2017 (148è dans le monde).

Quitte à donner du grain à moudre aux opposants qui pensent que l’agence anti-corruption est un outil de chasse aux sorcières.

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