Au Maroc, une mini-série web libère la parole des femmes

Elles parlent à visage découvert de viol, d’homosexualité, de harcèlement dans la rue, des carcans vestimentaires et des interdits sociaux… “Marokkiat“est un format web tourné à Casablanca, des femmes marocaines prennent la parole et brisent les tabous.

“On s’est dit la représentativité, la mixité et la diversité, c’est des questions très importantes et qui tiennent à cœur aussi à beaucoup de jeunes qui avaient envie de corriger peut-être un peu le tir de ce qu’ils voyaient dans leurs propres réseaux sociaux.” Explique Fatima Jerki, directrice de Jawjab, l’incubateur qui produit le projet Marokkiat.

Dès le premier épisode, elles démontrent “qu’il n’y a pas d’amour avec le Marocain” et qu’“au Maroc, l’amour, c’est du business”. Depuis, en quelques mois, la série diffusée sur la page Facebook “Jawjab” a généré 6 millions de vues et 2,5 millions d’interactions.

‘‘Dans chaque capsule une femme prend la parole dans la rue et le temps d’une prise de parole très forte, elle s’approprie cet espace public qui ne lui appartient pas. Ça donne un portrait de la condition de la femme au Maroc notamment dans une ville comme Casablanca qui est la métropole économique et qui peut être très très dure à vivre.” Ajoute la réalisatrice Sonia Terrab.

Au Maroc, plus d’un homme sur deux reconnaît avoir déjà harcelé sexuellement une femme dans l’espace public et plus de 60% des femmes déclarent avoir déjà été victimes de ce type d’agression, selon une récente étude publiée par l’ONU Femmes Maghreb.

Dans sa mini-série de douze vidéos, 12 femmes de tout âges, “simples”, “normales”, filmées debout dans la rue en plan large, partagent en soixante secondes leur vécu.

“Jawjab” “se veut être le portrait d’une société, d’une féminité à la Marocaine”, selon la réalisatrice qui est persuadée que “la parole est en train de se libérer au Maroc.
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