Togo : ouverture d'un dialogue entre pouvoir et opposition

Après six mois de profonde crise politique au Togo, le dialogue très attendu entre pouvoir et opposition s’est ouvert lundi à Lomé, en présence du président ghanéen, Nana Akufo-Addo, facilitateur de la crise.

Les deux parties ont enfin accepté de se parler, alors que le président Faure Gnassingbé fait face à une très forte contestation populaire. Depuis septembre, des marches pour demander sa démission et la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels rassemblent des milliers de personnes.

“La paix, la liberté et la stabilité du peuple togolais est quelque chose qui n’est tout simplement pas négociable”, a déclaré le chef de l’Etat ghanéen à la cérémonie d’ouverture à l’hôtel 2 février, devant de nombreux responsables politiques et diplomates, dont les ambassadeurs de France, des Etats-Unis et de Chine.

“Je n’ai pas de parti pris, je suis venu ici pour soutenir un dialogue qui va faire que le peuple togolais et ses intérets sont bien pris en compte”, a-t-il ajouté, appelant les Togolais à “déterminer” eux-même l’avenir de leur pays.

“Je suis venu ici sans prescription ou baguette magique pour imposer ou prescrire une solution”.

“Il est important, pour le respect des Togolais, que leurs dirigeants soient perçus comme étant capables d’arriver à des solutions qui feront avancer les conditions de la population de ce pays”, et ce dans “un esprit d’entente et de compromis”, a-t-il ajouté.

Le dialogue, qui doit durer une dizaine de jours, devrait aborder un large éventail de préoccupations, dont le “rétablissement de la Constitution de 1992” – qui prévoyait un maximum de deux mandats présidentiels -, une “transition” politique et des “réformes électorales”.

Chacune des deux parties – une coalition de 14 partis d’opposition et le parti au pouvoir Unir – sera représentée par sept délégués. La participation du gouvernement devrait par ailleurs être discutée durant le dialogue.

“La crise qui mine le Togo est profonde”, a ensuite déclaré le chef de file de l’opposition, Jean-Pierre Fabre. “Aujourd’hui, la lutte est entrée dans une phase décisive et irréversible, car le peuple est excédé par plus d’un demi-siècle de violation massive des droits de l’homme et de malgouvernance”.

“Nous en appelons au sens de responsabilité et à la bonne foi du pouvoir”, a-t-il ajouté. “Le peuple togolais meurtri, excédé, mais résolu et déterminé est à l‘écoute. Il est dehors et il espère. Il est debout et il attend. Il nous attend”.

Le porte-parole du parti au pouvoir (Union pour la République, Unir) Charles Condi Agba a de son côté affirmé participer à ce dialogue “dans un esprit d’ouverture”.

AFP
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