Mort d'un pêcheur sénégalais : la Mauritanie appelée à s'expliquer

Un pêcheur sénégalais originaire de Guet-Ndar, quartier de Saint-Louis, ville du nord du Sénégal, près de la frontière avec la Mauritanie, a été tué dans la nuit de samedi à dimanche par les garde-côtes mauritaniens. C’est ce qui ressort des médias sénégalais.

Selon ces mêmes organes de presse, Baye Dame Faye, la trentaine révolue, se trouvait cette nuit à bord d’une pirogue avec huit de ses camarades. Les neuf pêcheurs étaient en train de chercher du poisson dans les eaux maritimes faisant partie du territoire mauritanien. Tout en oubliant qu’ils venaient d‘être repérés par la garde-côte de Mauritanie.

C’est ainsi que les garde-côtes se sont mis à tirer sur eux. Si huit autres pêcheurs ont été blessés et arrêtés, Baye Dame Faye est mort sur le champ. Les garde-côtes mauritaniens se sont rapprochés de la gendarmerie sénégalaise pour remettre le corps du jeune pêcheur.

Mais, les gendarmes sénégalais ont refusé de récupérer le cadavre. Ils ont demandé aux garde-côtes mauritaniens de décrire ou énumérer les circonstances de la mort de Baye Dame Faye. Jusqu’ici, pas de réaction officielle de ces garde-côtes qui auraient reçu des instructions « fermes » de leur hiérarchie.

Que dit l’accord de pêche entre les deux pays ?

Et ce n’est pas le premier incident similaire dans la zone. Il y a un an, trois pêcheurs de Guet-Ndar ont été blessés par balle alors qu’ils pêchaient dans les eaux de la Mauritanie. Le ministre sénégalais de la pêche et de l‘économie maritime Oumar Gueye avait même condamné l’incident.

Quitte à se demander si l’embarcation de Baye Dame Fay fait partie de nombreux accords de pêche entre les deux pays. Le cas de celui signé le 4 décembre dernier par Oumar Gueye et Nani Ould Chrougha, ministre mauritanien de la pêche.

Dans le contrat, 400 pirogues sénégalaises sont autorisées à extraire 50 000 de tonnes de poisson par année des eaux mauritaniennes. Et 24 de ces pirogues autorisées doivent également approvisionner le marché mauritanien.

En guise de contre partie, le Sénégal est tenu de dépenser 10 euros par tonne, soit 500 000 euros pour la quantité autorisée par l’accord. Une sorte d’alternative à la rareté des ressources halieutiques constatée depuis des lustres au large du Sénégal.
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