Cameroun : 48 sécessionnistes anglophones dont le leader arrêtés

Le principal chef des séparatistes anglophones Sisiku Ayuk Tabe vient d‘être arrêté par l’armée camerounaise en compagnie de 47 autres membres du mouvement. Peut-être le début de la fin d’une crise qui dure déjà plus d’un an.

Fin de cavale pour Sisiku Ayuk Tabe. Le leader du mouvement sécessionniste camerounais de l’ouest anglophone a été arrêté ce lundi par les forces de défense du Cameroun. L’information a été donnée par le biais d’un communiqué de presse signé et rendu public ce lundi par le ministre camerounais de la communication, Issa Tchiroma Bakary.

Si Issa Tchiroma Bakary n’a pas dévoilé les circonstances de cette arrestation, il a toutefois indiqué que Sisiku Ayuk Tabe a été appréhendé en compagnie de 47 de ses éléments. Ces séparatistes « devront répondre de leurs crimes », se félicite le ministre Bakary.

Des crimes sans doute liés aux cas d’assassinats d’agents de l’ordre enregistrés ces derniers temps dans la partie occidentale camerounaise d’expression anglaise. Jeudi dernier, par exemple, un gendarme a été tué dans la localité de Kumbo dau nord-ouest du Cameroun. Et bien avant, il y a eu des « crimes » similaires dans cette partie du Cameroun.

Le gouvernement camerounais confirme l'extradition de 47 terroristes dont Ayuk Tabe Sissiku. Ils sont depuis quelques heures entre les mains de la justice camerounaise. Le ministre de la communication se félicite de la coopération du gouvernement nigérian pic.twitter.com/UrZgGMrzCK— CRTVweb (@CRTV_web) 29 janvier 2018

Infractions que le gouvernement attribue aux séparatistes anglophones. Eux qui menaient des assauts contre des postes de police ou de gendarmerie et se réfugiaient au Nigeria après leurs forfaits. Mais, sans pour autant s’imaginer que le gouvernement camerounais travaillait en collaboration avec celui du Nigeria. « Le gouvernement camerounais saisit cette occasion pour se féliciter du caractère excellent de la coopération multiforme qu’entretiennent le Nigeria et le Cameroun, notamment, au plan sécuritaire », a écrit le ministre camerounais de la communication.

Une coopération qui semble irréversible. « Il réaffirme la détermination des Gouvernements des deux pays, sous la houlette de leurs Chefs d’Etat respectifs, à ne jamais tolérer que leurs territoires servent de base à des activités de déstabilisation dirigées contre l’un d’entre eux », indique encore le communiqué.

Vers la fin de la crise anglophone?

Débutées en novembre 2016, les revendications sécessionnistes des ressortissants de l’ouest anglophone se sont multipliées l’année dernière. Au centre des préoccupations, la réduction de la fracture infrastructurelle et la représentativité équitable dans les institutions par rapport aux autres régions du pays.

Les dialogues initiés par Yaoundé n’ont pas suffi à faire baisser la tension. Au contraire, elle semble avoir été aggravée par des mesures sévères comme les couvre-feu, les restrictions de libertés et la coupure d’internet et de communication. En octobre dernier, le Cameroun est passé tout juste à côté d’une partition, si le pays n’avait pas empêché la proclamation d’une république appelée Ambazonie.

Mais, cette arrestation sonne-t-elle le glas de ce qu’on appelle « crise anglophone » ? Quelles en seront les conséquences politiques lorsqu’on sait que des partis de l’opposition comme le SDF (Social Democratic Front) ne semblent pas trop d’accord avec le pouvoir sur la manière de gérer la crise ? Va-t-elle au contraire, raviver la tension et partant sceller la rupture ou le divorce entre Yaoundé et sa zone anglophone ?

Autant de questions qui devraient être analysées avec minutie tant par la classe politique camerounaise. Pour éviter le pire !

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