Investi président, George Weah, espoir de millions de Libériens

George Manneh Weah, officiellement installé dans ses habits de président du Liberia. Ce lundi, face à une palette de chefs d’Etat africains et de personnalités dont de célèbres footballeurs africains, le nouveau président a prêté serment, promettant de répondre aux attentes de son peuple.

Au complexe sportif Samuel Kanyon Doe de Monrovia, ils étaient des milliers de Libériens à assister à cet événement historique, la première transition démocratique entre deux présidents démocratiquement élus ; également synonyme de lendemains meilleurs. L’investiture “implique la continuité et aussi une réponse aux défis” du Liberia, a affirmait dimanche l’ex-présidente Ellen Johnson Sirleaf.

?[Photos]? Des milliers de supporters du président élu du Liberia convergent ce lundi vers le stade Samuel Doe à Monrovia pour assister à la cérémonie de prestation de serment pic.twitter.com/83sCVDxmhy— Africanews Français (@africanewsfr) 22 janvier 2018

Icône de toute une jeunesse depuis sa carrière mirobolante dans le football au cours de laquelle il a été le seul Africain à décrocher le ballon d’or, George Weah incarne en effet beaucoup d’espoir pour son peuple. L’ex-enfant des bidonvilles de Monrovia, en avait d’ailleurs pris la mesure lors de sa campagne pendant laquelle il a promis de transformer le quotidien des Libériens.

“Tout l’espoir de ce peuple et de ce pays repose sur lui (Weah). Chacun pense que s’il échoue, la majorité des gens seront déçus des hommes politiques”, a déclaré Samuel Harmon, un marchand ambulant de 30 ans, à Monrovia.

Au nombre des défis qui lui incombent, la transformation d’une économie en dépression et encore largement dépendante du caoutchouc et minerai de fer et la réponse aux espoirs d’emplois des jeunes qui l’ont porté au pouvoir. La revalorisation de l‘éducation et de la santé, pour lesquelles le pays est classé parmi les derniers au monde, s’impose également.

George Weah est par ailleurs attendu sur la question de la corruption. Pendant ses 12 ans au pouvoir, Mme Sirleaf est parvenue à maintenir la paix après des guerres civiles particulièrement atroces qui ont fait quelque 250.000 morts entre 1989 et 2003. Mais sur le plan des réformes économiques et sociales, son bilan est moins brillant et l’extrême pauvreté reste répandue de même que les accusations de corruption et de népotisme dont elle a fait l’objet.

George Weah parviendra-t-il à faire mieux sur la question ? Malte Liewerscheidt, analyste politique dans un cabinet basé à Londres en doute. “Il subit des pressions de la part de plusieurs circonscriptions électorales. C’est peu probable qu’il nomme un gouvernement d’experts resserré comme il a annoncé après sa victoire”, estime-t-il. Les noms qui circulent “indiquent clairement qu’on se dirige plutôt vers le remboursement de dettes politiques, suggérant une continuité de pratiques davantage qu’une nouvelle ère politique au Liberia”, a-t-il ajouté.

Le nouveau président estime cependant qu’il a de quoi réformer structurellement le pays. “Vous voulez me voir comme un ancien footballeur mais je suis un être humain. Je m’efforce d‘être excellent et je peux réussir”, a déclaré samedi George Weah à des journalistes, réaffirmant ses capacités à gouverner le pays comme il a en fait la promesse.

Cérémonie d’investiture du président élu George Weah : la légende du football africain Samuel Eto’o a fait le déplacement dans la capitale libérienne pic.twitter.com/H7cFzRb7e2— Africanews Français (@africanewsfr) 22 janvier 2018
Voir sur Africanews
>