Zimbabwe : deux hauts responsables militaires entrent au gouvernement, l'opposition toujours exclue

Deux hauts cadres militaires dont le général Sibusiso Moyo qui a annoncé en mi-novembre le coup de force de l’armée contre le régime de Robert Mugabe viennent d’entrer au gouvernement d’Emmerson Mnangagwa. L’opposition quant à elle, n’est pour l’instant pas prise en compte.

C’est dans un communiqué rendu public jeudi dans la soirée que les Zimbabwéens ont été informés des premiers membres du gouvernement mis en place par le nouveau président de la République.

Emmerson Mnangagwa a désigné au poste de ministre des Affaires étrangères Sibusiso Moyo, le général qui a annoncé à la télévision d’Etat le coup de force de l’armée, intervenu dans la nuit du 14 au 15 novembre et qui avait abouti à la démission de l’ancien chef de l’Etat Robert Mugabe le 21 novembre.

Le maréchal Perence Shiri, le chef de l’armée de l’Air depuis de nombreuses années, a quant à lui reçu le portefeuille de l’Agriculture. Le nouveau chef de l’Etat a conservé dans l‘équipe gouvernementale plusieurs anciens ministres de Robert Mugabe, dont Patrick Chinamasa. Celui-ci retrouve le ministère des Finances qu’il avait perdu en octobre à l’occasion d’un remaniement qui l’avait vu prendre en charge celui de la Cybersécurité.

Anciens combattants récompensés, l’opposition à l‘écart

Des anciens combattants de la guerre d’indépendance, qui ont joué un rôle clé dans les manifestations au cours desquelles ils ont mobilisé, avec l’appui de l’opposition et de la société civile, des dizaines de milliers de personnes, ont également été récompensés en entrant au gouvernement. Le chef de l’association des anciens combattants, Chris Mutsvangwa, a ainsi reçu le portefeuille de l’Information. Aucun membre de l’opposition ne fait partie de ce premier gouvernement de Mnangagwa.

Emmerson Mnangagwa a prêté serment le 24 novembre, trois jours après la démission du président Robert Mugabe, au pouvoir depuis l’indépendance du Zimbabwe en 1980.

Ce dernier, âgé de 93 ans, a été contraint de céder sa place après le coup de force de l’armée, qui avait pris le contrôle du pays mi-novembre, et sous la pression de la rue et de son propre parti, la Zanu-PF.

L’armée était intervenue après l‘éviction le 6 novembre d’Emmerson Mnangagwa de son poste de vice-président. Son départ avait ouvert la voie à la première dame, Grace Mugabe, pour succéder le moment venu à son mari, un scénario inacceptable pour les militaires.

Emmerson Mnangagwa a promis vendredi, au moment de sa prestation de serment, de reconstruire une économie en ruines et de servir la nation. Nombre de Zimbabwéens restent cependant sceptiques sur les intentions de ce fidèle de Robert Mugabe.

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