Elections au Somaliland : une technologie de pointe saluée par l'université d'Harvard

La République autoproclamée du Somaliland choisissait son nouveau leader ce lundi. Un vote dans le calme, mais qui a surtout mis en avant une technologie innovante : l’identification des électeurs dans les bureaux de vote par un système de reconnaissance biométrique de l’iris de l‘œil. Un grand saut vers l’innovation technologique que la République autoproclamée est la première à utiliser au monde.

Dans une tribune publiée sur le site The Conversation, le professeur d’origine kényane Calestous Juma, directeur du Programme Sciences, technologie et innovation du Centre pour le développement international de l’université Harvard, a salué cette avancée notable qui devrait faire du Somaliland une puissance régionale dans le déploiement du savoir-faire technologique, du moins en matière de vote électronique.

Pour le professeur, en effet, l’expérience du Somaliland pourrait servir d’autres pays africains souvent en proie à des crises électorales, en raison notamment du manque de confiance des électeurs dans leurs systèmes électoraux. Le cas du Kenya – où l‘élection présidentielle d’août a été annulée par la Cour suprême en raison de supposées fraudes dans le système électoral – est probablement le cas le plus patent de ces derniers mois, fait remarquer le chercheur.

Or, en investissant dans la technologie de reconnaissance de l’iris qui s’est montrée plus performantes par rapport aux technologies de reconnaissance du visage ou encore des empreintes digitales, le Somaliland a réussi à redonner confiance aux électeurs et conférer ainsi toute la valeur démocratique au scrutin présidentiel.

Par l’organisation d‘élections libres, justes, crédibles et transparentes, le Somaliland espère améliorer son image de marque et par ricochet, obtenir de la communauté internationale la reconnaissance dont le pays est en quête depuis sa sécession d’avec la Somalie en 1991. Aucun Etat à ce jour ne reconnaît officiellement le Somaliland et la communauté internationale le considère toujours comme partie intégrante de la Somalie.

Les autorités expriment régulièrement leur amertume face à cette non-reconnaissance qui freine le développement du pays. Le Somaliland ne peut accéder aux prêts de la Banque mondiale ou du FMI, indispensables pour développer des infrastructures. Malgré tout, certains investisseurs comme les pays du Golfe collaborent avec le territoire.
Voir sur Africanews
>