Congo : des proches de Ntumi libérés

Détenus depuis les violences d’avril 2016 entre force publique et présumés miliciens Ninjas de Frédéric Bintsamou dit Pasteur Ntumi, des proches de cet ancien rebelle viennent de recouvrer leur liberté. Peut-être le début d’un dégel dans la crise qui secoue le Congo depuis bientôt deux ans.

Bien que le nombre n’ait pas encore été communiqué, des citoyens congolais détenus depuis les affrontements armés en avril 2016 dans les quartiers sud de Brazzaville entre agents de l’ordre et présumés Ninjas du Pasteur Ntumi sont désormais libres. À l’image de Jean Gustave Ntondo, secrétaire général du Conseil national des républicains (CNR), parti de Ntumi (opposition). C’est aussi le cas du journaliste Franck Euloge Mpassi, secrétaire à la communication du CNR.

Eux qui, comme la plupart d’autres opposants contestaient les résultats de la présidentielle de mars 2016 remportée par le président sortant d’après la Commission électorale et la Cour constitutionnelle.

Et malgré cette victoire, le régime de Brazzaville via la justice a opéré une sorte de purge dans les rangs de l’opposition. Comme en témoignent les arrestations des grandes figures politiques telles que Jean Marie Michel Mokoko et André Okombi-Salissa pour entre autres «détention illégale d’armes de guerre, atteinte à la surêté de l’Etat ».

Et la traque ne s’arrêtera pas au niveau des politiciens. Pour avoir relayé un message diffusé auparavant sur le net par Ntumi, le journaliste Ghys Fortuné Dombé Bemba directeur de publication du journal Talassa a été arrêté puis écroué en janvier dernier parce que «soupçonné d’atteinte à la surêté de l’Etat en lien avec Frédéric Binstamou», selon le communiqué de presse du procureur André Oko-Ngakala.

Début d’un dégel ?

Des décisions qui ont davantage suscité le courroux des détracteurs de Sassou. Mais aussi choqué des membres de la société civile qui ont multiplié des lettres ouvertes et des rapports pour inviter Brazzaville à apaiser le climat politique.

Et ils semblent être enfin avoir été écoutés. La liberation des proches de Ntumi qui intervient après que le président Sassou a récemment annoncé l’ouverture des couloirs humanitaires est perçue presque unanimement comme le début d’apaisement de la crise politique en cours au Congo.

Toutefois, un dialogue franc et inclusif constituerait selon toute vraisemblance, une solution durable.
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