Au Burundi, l'avion du président Nkurunziza bientôt mis en location

Le gouvernement burundais dans une logique de gestion efficiente des acquis alors que l‘économie du pays s’affaisse sous le poids de l’instabilité politique. Dans cet ordre d’idée, la mise en location de l’avion présidentiel est une piste sérieusement envisagée.

Depuis sa livraison en décembre 2016, l’avion de transport du président burundais Pierre Nkurunziza n’a jamais effectué de vol vers l‘étranger. Finalement, le Gulf Steam GIV-1151 présidentiel se rouille et engendre des coûts difficiles à supporter. La solution trouvée par le gouvernement est de le mettre tout simplement à disposition de particuliers “en vue de générer des fonds dans la mesure du possible”, a annoncé le communiqué qui a sanctionné le Conseil des ministres en fin de semaine dernière.

“Cet avion a déjà occasionné beaucoup de dépenses de maintenance à l’Etat. C’est pourquoi sa double exploitation, à savoir rester prêt pour des missions propres à qui de droit et être aussi utilisé, dans la meure du possible à générer des fonds, serait bénéfique au pays”, a expliqué Domitien Ndihokubwayo, ministre des Finances, du Budget et de la Privatisation.

Les revenus tirés de la location de l’appareil pourront alors aider à couvrir les frais de maintenance régulière qui s’effectue dans un atelier spécialisé à l’extérieur du pays. Mais au-delà, ramener dans les caisses de l’Etat quelques ressources non-négligeables en ces moments de vaches maigres. Toutefois, l’avion restera toujours à la disposition du chef de l’Etat qui en disposera quand besoin se fera sentir.

Si l’annonce du gouvernement burundais ne fait pas d’intéressé, il est fort probable que l’avion s’abîme davantage. Car, depuis le putsch manqué de mai 2015, le président Nkurunziza n’a quitté le Burundi qu’une seule fois, pour se rendre en Tanzanie voisine. Il évite du reste tous les rendez-vous internationaux.

Sevré de l’aide internationale en raison des accusations de violations des droits de l’homme dont il fait l’objet, le président Nkurunziza cherche les voies et moyens pour se départir de la dépendance à l‘étranger.

En août, notamment, il annonçait une collecte de fonds pour l’organisation des élections en 2020. Question de redonner toute sa souveraineté au Burundi, avait-il justifié.
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