Angola: l'oposition continue à contester la victoire du parti au pouvoir

Le principal parti de l’opposition angolaise, l’Unita, a continué à contester samedi la victoire du parti au pouvoir aux élections générales, en menaçant de saisir la justice si le régime persiste, selon lui à “manipuler” les résultats.

“Le pays n’a pas encore de résultats valides. Le pays n’a pas encore de président élu. Il n’a pas encore de députés”, a lancé devant la presse le président de l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita), Isaias Samakuva.

“C’est un crime de manipuler ou d’altérer la volonté du peuple”, a-t-il ajouté.

Selon les résultats quasi-complets publiés vendredi par la Commission nationale électorale (CNE), le Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA), au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1975, a recueilli 61,1% des suffrages et devrait détenir 150 des 220 sièges du Parlement.

Ce succès doit faire de son candidat Joao Lourenço, l’ex-ministre de la Défense âgé de 63 ans, le successeur à la tête de l’Etat du président Jose Eduardo dos Santos, qui a décidé de prendre sa retraite après trente-huit ans d’un règne sans partage.

L’opposition refuse depuis deux jours les résultats proclamés par la CNE, jugeant qu’elle n’a pas respecté les procédures.

Samedi, l’Unita a présenté des chiffres provisoires de son propre dépouillement des bureaux de vote du pays en affirmant qu’ils présentaient des “différences substantielles” avec ceux de la CNE.

“Nous ne sommes pas d’accord avec ces résultats (de la CNE), pas parce qu’ils donnent l’avantage au MPLA mais parce que nous ne les considérons pas vrais”, a insisté auprès de l’AFP le secrétaire général adjoint de l’Unita Rafael Massanga Savimbi.

“Je pense que pour la première fois le MPLA n’a pas gagné (...) nous avons réussi à mobiliser la majorité du peuple, les Angolais ont voté massivement pour le changement”, a-t-il assuré.

“Si le MPLA gagne, c’est avec des preuves, nous l’accepterons. Mais nous demandons aussi que si le MPLA perd, il l’accepte parce que c’est la volonté du peuple”, a poursuivi le fils du fondateur de l’Unita, Jonas Savimbi, tué par l’armée angolaise en 2002.

“Nous n’allons pas accepter que le vote populaire soit volé”, a-t-il poursuivi.

“Nous allons saisir les tribunaux (..) et nous allons inviter le peuple à défendre sa volonté (...) celui qui ne respecte pas la volonté du peuple aura la responsabilité historique de ce qui peut se passer dans le pays”, a-t-il conclu.

Les élections se sont déroulées alors que l’Angola, pays à la population très pauvre, se débat depuis trois ans dans une grave crise économique causée par la chute des prix du pétrole, sa principale source de revenus.
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