Sida : le Kenya, premier pays africain à utiliser une version générique du médicament le plus avancé

La version générique, et donc peu onéreuse, du médicament le plus avancé contre le virus du VIH a été introduite au Kenya, une première en Afrique où plus de 25 millions de personnes souffrent du sida, a annoncé mercredi l’organisation Unitaid.

Le dolutegravir (DTG) est disponible sur le marché depuis quelques années, et est déjà largement utilisé dans les pays développés. Mais son prix restait souvent trop élevé pour être acheté dans le cadre de programmes à grande échelle de lutte contre le sida menés dans des pays africains.

“La version générique du DTG a deux avantages : d’un côté, il est très bon d’un point de vue purement pharmaceutique, et de l’autre, son prix est beaucoup plus avantageux”, a assuré à l’AFP Robert Matiru, de l’organisation Unitaid, qui a pour but de réduire les coûts des médicaments traitant de maladies telles que le sida ou la tuberculose.

Une boîte de 30 pilules de DTG, assez pour un mois de traitement, coûtait jusqu‘à présent entre 25 et 50 dollars (environ 22 à 44 euros). La version générique coûte elle 4 dollars (3,5 euros), assure M. Matiru. “Avant, peu de gens pouvaient se permettre d’acheter du DTG, car 25 à 50 dollars par mois, c’est énorme en Afrique”, dit-il.

Le Kenya a débuté depuis quelques jours le déploiement à travers le pays du DTG, qui sera dans un premier temps administré à 27.000 patients ne supportant pas les effets secondaires de l’efavirenz, le traitement contre le sida actuellement le plus utilisé dans le pays. Le programme, gratuit pour les patients, devrait ensuite prendre plus d’ampleur.

Des programmes similaires seront lancés d’ici à la fin de l’année au Nigeria et en Ouganda.

Selon Unitaid, qui a financé l’achat des premiers lots de DTG pour le Kenya, ce médicament est “le meilleur traitement contre le VIH actuellement sur le marché”. Il s’agit d’un traitement dit “antirétroviral” qui permet de diminuer la charge virale présente dans l’organisme.

Il est par ailleurs plus simple à utiliser que d’autres traitements (une pilule par jour) et provoque moins d’effets secondaires. Le virus est en outre moins susceptible de lui développer une résistance, souligne M. Matiru.

Le DTG a été développé et commercialisé par la société ViiV Healthcare, spécialisée dans les traitements contre le sida et détenue en majorité par le groupe britannique GSK.

Environ 37 millions de personnes vivent avec le sida dans le monde, dont 70% vivent en Afrique, selon des chiffres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publiés en 2015.

AFP
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