Éthiopie : un nouveau gouvernement plus ouvert aux Oromos

L‘équipe gouvernementale en Éthiopie change de visages. Ce mardi, le Parlement a validé un remaniement orchestré par le Premier ministre Hailemariam Desalegn. Sur les 30 ministres que comptait l’ancienne équipe, seuls neuf ministres ont conservé leurs postes.

Une nouvelle administration qui se veut plus technocrate que politique, a avancé le Premier ministre assurant que les choix sont basés sur la compétence et l’engagement. C’est peut-être ce qui explique, pour la première fois, l’entrée de cinq nouveaux ministres qui ne sont pas issus du parti au pouvoir. Deux ministères clés ont par exemple été confiés à des Oromos.

Ainsi, Workneh Gebeyehu, ancien ministre des Transports, est à présent ministre des Affaires étrangères et le professeur de journalisme à l’Université d’Addis-Abeba, Negeri Lencho, est maintenant ministre des Affaires gouvernementales.

Deux poids lourds de l’ancien gouvernement quittent par ailleurs la barque. Il s’agit du très contesté ministre de la Communication Getachew Reda et du ministre des Affaires étrangères Tedros Adhanom. Ce dernier bat actuellement campagne pour un poste de directeur de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Des réformes censées apaiser les tensions dans le pays qui connaît une vague de contestations anti-gouvernementales sans précédent depuis 25 ans. Des manifestations parties de la région Oromo et qui ont fini par gagner la région Amhara. Les habitants de ces deux régions – environ 60 % de la population éthiopienne – dénoncent les violences policières et le règne sans partage des Tigréns, coalition au pouvoir.

L’ampleur de ces protestations qui ont déjà fait plus de 500 morts selon les organismes de défense des droits de l’homme, a poussé le gouvernement à instaurer un état d’urgence le 9 octobre, pour une durée de six mois.
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