100e jour de la disparition du journaliste burundais Jean Bigirimana

Ce samedi était le 100e jour de la disparition du jornaliste burundais Jean Bigirimana. Reporters sans frontière a décidé de marquer ce triste anniversaire, en déposant une pétition fortre de 11.000 sigantures à l’ambassade du Burundi à Paris.

RSF a aussi demandé l’ouverture d’une enquête sur cette disparition qui reste jusqu’ici entourée d’un mystère troublant.

Une vingtaine de membres de Reporters sans frontière (RSF), massés devant l’ambassade du Burundi à Paris, scandaient « Où est Jean ? Où est Jean ? » Aussi, un camion-benne a déversé devant le bâtiment plus de 11.000 enveloppes. Celles-ci symbolisant les signatures recueillies par la pétition.

Cléa Kahn-Sriber, responsable de la division Afrique de RSF : « malheureusement, ils ne nous ont pas ouverts. Ils sont aux fenêtres, ils nous filment, mais on a quand même pu mettre les 250 feuilles qui représentent les plus de 11.000 signatures de la pétition dans une boîte aux lettres. »

Et d’ajouter : « on est venu déposer une pétition de plus de 11.000 signatures pour demander une enquête indépendante, savoir où est le journaliste Jean Bigirimana aujourd’hui. Ça fait 100 jours qu’il a disparu au Burundi et on demande aux autorités de tout faire pour faire la lumière sur son sort. Rien n’a été fait, aucune enquête n’a été ouverte alors qu’il a été vu pour la dernière fois aux mains des services (secrets) burundais. »

Finalement, les requérants ont tout de même réussi à remettre leur pétition à l’ambassade, par le biais d’un diplomate burundais qui a fait une sortie furtive pour récupérer le document.

« On est content, on espère que c’est seulement un premier pas pour que justice soit rendue pour qu’on sache ce qui est arrivé à Jean et qu’une enquête soit ouverte », s’est réjouie Cléa Kahn-Sriber.

Jean Bigirimana a disparu après son arrestation par les services secrets burundais, alors qu’il se trouvait dans le centre du pays dans le cadre d’un reportage pour le compte du journal indépendant Iwacu.

Le Burundi sombre dans une nébuleuse de violences armées depuis la réélection fortement contestée de Pierre Nkurunziza en juillet 2015, pour une troisième mandat. Les enlèvements et disparitions sont fréquents dans le pays et toutes les tentatives menées jusqu‘à ce jour pour restaurer la quiétude se sont avérées veines.
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