Guinée : des centaines de milliers de manifestants pour contester la politique Condé

L’opposition guinéenne se dresse contre le régime d’Alpha Condé. Ce mardi, dans les rues de la capitale Conakry, elle a déployé ses “armes” pour dénoncer une gestion totalitaire du pouvoir en place.

Au départ de la banlieue de Conakry vers le centre-ville, la marche a rassemblé des centaines de milliers de partisans de l’opposition – 700.000 personnes selon l’opposition, 500 000 selon les forces de l’ordre. Réunis autour de Cellou Dalein Diallo, le chef de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), les manifestants exigeaient de l’administration Condé plus de démocratie, de sécurité, de liberté et de l’emploi.

Des slogans scandés par la foule de manifestants démontraient bien les griefs à l’endroit du président guinéen : “Alpha démission, Alpha incapable, Alpha ça suffit, Alpha tu ne peux pas, les étudiants chôment, nous voulons du travail”, s’exclamaient-ils, d’autres portant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : “Mort à la dictature”, “Non à la stigmatisation”, “A bas l’ethnocentrisme” ou encore “Vive la démocratie”.

Cellou Dalein Diallo aux côtés de qui se trouvaient Faya Millimono, du Bloc libéral (BL), et Papa Koly Kourouma, de Génération pour la réconciliation, l’unité et la prospérité (Grup) – candidats malheureux à la dernière présidentielle – a lui aussi déploré les “incohérences, maladresses et incompétences” du président guinéen.

“Rio Tinto [une usine d’alumine, NDLR] qui avait promis 100 000 emplois […], par la faute des incohérences et des maladresses d’Alpha Condé a plié bagages. Nous souffrons parce que le prix des denrées de première nécessité a fortement augmenté au point qu’aujourd’hui, rares sont les ménages qui assurent deux repas par jour”, a déclaré d’un ton accusateur le chef de l’UFDG.

Seul bémol dans cette manifestation, la mort de Thierno Hamidou Diallo, 21 ans. Selon son frère, il a été atteint d’une “balle en pleine poitrine tirée par un agent des forces de l’ordre alors qu’il était assis sur le balcon de son appartement à Bambéto sur l’autoroute Le Prince”, en banlieue de Conakry.

Un forfait dont est accusé un capitaine de police qui a été identifié, interpellé et “mis immédiatement à la disposition de la Direction centrale de la police judiciaire”, a fait savoir le ministre guinéen de la Sécurité sur les antennes de la télévision publique. Ce dernier a par ailleurs indiqué douze cas de blessures et six interpellations.

Cellou Dalein Diallo, initiateur du rassemblement, a annoncé qu’une plainte sera portée “contre X”. En attendant, il a demandé aux jeunes de quitter les rues.
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