Biram Ould et Brahim Bilal, deux militants anti-esclavagistes mauritaniens condamnés en 2015 à deux ans de prison pour avoir dénoncé la persistance de l’esclavage en Mauritanie, ont été libérés mardi.
Mauritanie : libération de deux activistes anti-esclavagistes
Ils sont sortis de prison sur décision de la Cour suprême du pays qui a jugé leur peine excessive au regard des faits qui leur étaient reprochés. Elle a requalifié les fait d’appartenance à une organisation non reconnue et de rébellion contre la force publique, en attroupement maintenu après les premières sommations, passible de deux mois à un an de prison, selon leur avocat.
‘‘Nous sommes sortis de prison la tête haute, sans jamais céder aux tentatives de compromission et de soumission du pouvoir”, a lancé Biram Ould Dah Ould Abeid, un des désormais ex-détenus.
En Mauritanie, l’esclavage a été aboli en 1981, mais des poches de résistance semblent exister. En 2015, le pays s’est doté d’une loi plus coercitive ; elle considère la pratique comme ‘‘un crime contre l’humanité’‘, passible d’une peine allant jusqu‘à 20 ans d’emprisonnement, contre 5 à 10 ans avant.
Le pays s’est également doté en décembre de trois tribunaux spécialisés dans les affaires d’esclavage, à Nouakchott, Nouadhibou (extrême nord-ouest) et Néma (sud-est).
La Mauritanie est passée de la parole à l’acte : deux hommes arrêtés en décembre et reconnus coupables de pratiques esclavagistes sur deux femmes, ont été condamnés à cinq ans de prison ferme assortis d’une amende d’un million d’ouguiyas (2.500 euros) chacun.