Une présentatrice égyptienne condamnée pour avoir ridiculisé une victime de harcèlement sexuel

L’histoire d’une jeune fille victime de harcèlement sexuel et ridiculisée sur une chaîne égyptienne vient de connaître son dénouement. La présentatrice, accusée d’avoir blâmé la jeune femme a été condamnée à un an et demi de prison pour « injure et violation de la vie privée ».

L’affaire, qui s’est déroulée fin octobre 2015, a fait grand bruit en Egypte. Une jeune fille qui avait subi un harcèlement sexuel, est passée de victime à coupable sur un plateau télé sur lequel elle était invitée pour une interview.

Riham Saeed, la vedette de ce talk show très suivi en Egypte, n’a pas hésité à ridiculiser la jeune fille, estimant qu’elle n’avait eu que ce qu’elle méritait. Après l’interview, la présentatrice s’est lancée dans un monologue au cours duquel elle reproche à son invitée d’avoir provoqué son agresseur. Brandissant pour le coup, une photo de son invitée à la plage – volée selon cette dernière dans son téléphone portable par l‘équipe de l‘émission alors qu’elle leur avait demandé de le mettre en charge. « Si je me montre volontiers comme ça en maillot de bain, alors cela veut dire que j’ai envie d‘être draguée par tout le monde. », lâche la présentatrice qui a été condamnée lundi à un an et demi de prison pour « injure et violation de la vie privée ».

Pourtant, la rencontre entre la jeune femme et son harceleur s’est faite à un tout autre lieu, dans un centre commercial. Dans la scène filmée par une caméra de vidéosurveillance, on peut apercevoir un homme aborder la jeune femme qui stoppe net, manifestement outrée, et  lui répond avec véhémence. L’homme lui assène alors deux violentes gifles avant d‘être retenu par des vigiles.

Cette scène qui a été rapportée sur la chaîne de télévision privée Al-Nahar, employeur de Riham, ainsi que la réaction de cette dernière ont soulevé un tollé sur les réseaux sociaux ; obligeant la chaîne à suspendre le programme.

L’Egypte a souvent été indexée par les organisations des droits de l’Homme sur les violations des droits de la femme. En 2013, une enquête de l’ONU livrait des chiffres effarants sur les violences et abus subis par les femmes : 99 % des femmes sollicitées pour un sondage avait une fois au moins été victime de harcèlement sexuel.
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