Burundi : les taxis-motos désormais interdits dans la capitale

Les taxis-motos sont interdits de circulation dans le centre de Bujumbura à partir de mardi. Une déclaration du maire de la capitale du Burundi, au lendemain d’une série d’explosions de grenades qui ont fait un mort et une trentaine de blessés.

“Après avoir constaté que ce sont ces taxis-motos qui transportaient souvent les criminels qui font exploser des grenades dans la ville, nous avons décidé d’interdire leur circulation dans le centre de Bujumbura à partir d’aujourd’hui”, a déclaré Freddy Mbonimpa.

Selon un micro-trottoir de l’AFP, la décision municipale n’est pas bien reçue par les motards. Ils estiment qu’ils sont punis injustement.

“Ce sont des mensonges, une grenade peut être lancée par n’importe qui, même étant sur un vélo ou une voiture, et il y a des motos qui courent plus vite que les nôtres”, a martelé un motard.

Après un début d’année plutôt calme, Bujumbura a connu une recrudescence d’attaques à la grenade, devenues quasi-quotidiennes depuis début février. Le pouvoir et l’opposition se rejettent mutuellement la responsabilité de ces “attaques terroristes”, qui ne sont jamais revendiquées.

“La police a découvert que les criminels transportaient souvent les grenades dans des sachets ou des paniers, comme des domestiques. Dès lors, tout le monde peut être fouillé à tout moment”, a ajouté Mbonimpa.

Le pays est plongé dans une profonde crise politique depuis la candidature fin avril 2015 du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat . Sa réélection en juillet dernier a été contestée par l’opposition, la société civile et une partie de son camp. Ils jugent cela contraire à la Constitution et à l’Accord d’Arusha, qui avait mis fin à la guerre civile (1993-2006).
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