Congo : un ancien chef d'état-major candidat à la présidentielle

Le général Jean-Marie Mokoko, ancien chef d‘état-major des forces armées congolaises, a réitéré samedi sa candidature à la présidentielle du 20 mars 2016.

La rencontre politique de Brazzaville samedi aura donné l’occasion une fois de plus à cet ancien, proche du président Sassou Nguesso de réitérer sa candidature à la présidentielle du 20 mars prochain. Une candidature annoncée lundi dernier depuis la Centrafrique où il occupe les fonctions de représentant spécial de la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA). Joint au téléphone depuis Bangui, il a fait part de sa candidature.

“Je serai candidat. (...) J’ai senti un appel du peuple et j’ai décidé de franchir le Rubicon. J’ai une bonne connaissance du pays, de ses défis et de son histoire”, a déclaré l’officier sexagénaire affirmant vouloir “proposer des projets et beaucoup de reformes”, en cas de victoire, sans toutefois s‘étendre sur son programme.

Le général Mokoko dit avoir démissionné de ses fonctions de

conseiller du président Sassou Nguesso, chargé des questions de paix et de sécurité le 3 février 2016. Un poste qu’il occupait depuis 2005. Ce dernier passe pour être l’un de ceux ayant convaincu l’actuel président d’instituer le multipartisme au Congo en 1992. Pour lui, cette présidentielle est un défi majeur pour restaurer l‘égalité entre les populations.

“Face à la dégradation constante de l’État dans tous ses fondements, face à la fracture sociale béante qui divise le Congo entre nantis et démunis, face aux sollicitations pressantes de nombreux compatriotes de tous horizons et des forces de progrès, j’ai décidé de prendre le parti du peuple en me portant candidat à l’élection présidentielle du 20 mars.”, a-t-il déclaré.

Huit candidatures déclarées

Le général Jean-Marie Mokoko est le huitième candidat déclaré à cette présidentielle, à laquelle se représente Denis Sassou Nguesso en vue d’un troisième mandat. On note également la participation d’une femme, écrivaine et auteure de plusieurs romans et ouvrages sur le Congo. Gilda Rosemonde Moutsara Gambou du parti de l’opposition, la Conscience Libre. Elle est dans l’histoire du Congo-Brazzaville, la deuxième femme à briguer la magistrature suprême après Angèle Bandou en 1992 et 2002. Des neuf candidatures, huit sont de l’opposition. La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 20 février2016.

Denis Sassou Nguesso, un troisième mandat

Malgré qu’il n’ait pas encore fait acte de candidature en dépit des appels répétés de l’opposition, Denis Sassou Nguesso qui cumule 32 ans de pouvoir a été investi candidat par son parti, le Parti congolais du Travail (PCT) au pouvoir. Un choix qui aurait été fait à l’unanimité selon le comité d’investiture du parti au pouvoir (PCT).

La candidature du « président candidat » a été rendue possible par un changement de constitution qui a fait sauter les verrous qui interdisaient à ce dernier de briguer un troisième mandat. La nouvelle loi fondamentale a été promulguée en novembre dernier après son adoption fin octobre lors d’un référendum (boycotté par la quasi-totalité de l’opposition, qui en a rejeté les résultats). La nouvelle constitution lui permettrait de se représenter pour trois nouveaux mandats de cinq ans.

Né en 1943, M. Sassou Nguesso cumule près de 32 ans à la tête du Congo, qu’il a déjà dirigé sous le règne du parti unique entre 1979 et 1992. Revenu au pouvoir au terme d’une guerre civile en 1997, il a été élu en 2002 et réélu en 2009.
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