Tony Blair avait prévenu Kadhafi de sa chute

Des conversations entre Tony Blair et Kadhafi dévoilées au public.

Le Parlement britannique a dévoilé jeudi les retranscriptions inédites de deux conversations téléphoniques entre Tony Blair et Mouammar Kadhafi.

L’ancien Premier ministre britannique y demande au leader libyen de l‘époque de “partir et de se mettre en sécurité”, peu avant sa chute en 2011.

Morceaux choisis:

- Blair s’adressant au guide lybien et parlant de lui à la troisième personne :

“s’il existe un moyen de partir, il devrait le faire maintenant. Il faut qu’il montre qu’il accepte le changement et qu’il se retire pour que ce changement s’opère sans violence”.

“Si vous avez un endroit sûr où vous rendre, vous devriez y aller car ceci ne va pas se terminer sans violence”, insiste-t-il, plus direct.

-Réponse de Khadafi, parlant de lui-même à la troisième personne : “Où doit-il aller ? Il n’a pas de mandat”. Il poursuit : “Je n’ai pas de pouvoir ou de mandat. Je ne suis pas le président, je n’ai aucun poste à quitter.”

Au début de la première conversation, Mouammar Kadhafi affirme que son pays est “attaqué par des cellules dormantes d’Al-Qaïda en Afrique du Nord, similaires à celles opérant aux Etats-Unis avant les attentats du 11 septembre” 2001. “Nous sommes confrontés à une situation de jihad”, ajoute-t-il.

A la fin de la deuxième conversation, il s’inquiète par ailleurs d’une intervention militaire internationale. “Pas du tout, personne ne le souhaite”, lui rétorque alors Tony Blair.

1. 2011 LIBYAN GHADDAFI DEPOSITION, TONY BLAIR, CONFLICT COMMUNICATION: Blair defends advice to Gaddafi at conflict https://t.co/9MALjRLhYb— John M. Thomas, Jr. (@johnmthomasjr) 11 Décembre 2015

Le contenu de ces deux coups de fil, passés à deux heures d’intervalle le 25 février 2011, ont été remis par Tony Blair à la commission des Affaires étrangères. Ceci suite à son audition dans le cadre d’une enquête parlementaire le 11 décembre 2015. L’ex-Premier ministre britannique avait alors estimé que la situation sécuritaire actuelle en Libye serait “encore pire” sans le renversement de Kadhafi en Octobre 2011.
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