Le programme nucléaire sud-africain sur la bonne voie

Le gouvernement sud-africain a ouvert la voie à un processus qui pourrait conduire à une augmentation de sa capacité de production d‘électricité nucléaire.

L’Afrique du Sud veut lancer son programme nucléaire. Le pays veut acquérir huit réacteurs d’ici 2023 afin d’augmenter sa production d‘énergie à 9.600 mégawatts. “La première étape de ce projet consistera en un appel à propositions ouvert au secteur nucléaire, ensuite les propositions éventuelles feront l’objet d’un examen détaillé par le gouvernement avant le lancement d’un appel d’offres formel”, a précisé la ministre de l’Energie,Tina Joemat-Pettersson, le dimanche 27 décembre dernier.

En donnant son feu vert, la ministre n’a pas donné de détails sur le calendrier, mais le projet d’augmentation de la capacité du parc nucléaire porte sur les 15 prochaines années. Un projet nucléaire dont le coût atteindra près de 1000 milliards de rands ( environ 70 milliards de dollars). Déjà, plusieurs pays, dont la Russie, la Chine, la France et la Corée du Sud se sont positionnés pour obtenir cet appel d’offres.

South Africa's nuclear procurement process has started https://t.co/tuizb9Lfzp pic.twitter.com/n7E0yyOzDE— Calestous Juma (@calestous) 28 Décembre 2015

L’Afrique du Sud exploite son unique centrale nucléaire, Koeberg, située à 30 km du Cap et elle ne produit que pour 4% de l‘électricité du pays. Malgré ses deux réacteurs, le pays reste très dépendant du charbon pour répondre aux besoins en électricité. A travers ce programme nucléaire, le gouvernement veut répondre au problème de pénurie d‘énergie électrique qui a fait perdre à l‘économie 20 milliards de dollars depuis 2007.

Mais ce projet ambitieux est contesté en raison de son manque de transparence. Selon la presse locale, le gouvernement n’a jamais fait d’annonce officielle à ce sujet.

La décision qui porte un coup d’accélérateur au projet nucléaire a été adoptée avant que le ministre des Finances Nhalanha Nene ne soit limogé.

Autre élément révélé par la presse, la note publiée au journal officiel porte la date de novembre 2013 et elle est signée de la main de l’ancien ministre de l’Energie, Benedict Martins.

Une incohérence qui fait dire à l’opposition que le processus d’approvisionnement a déjà été conclu par le pouvoir deux ans auparavant d’autant plus que le Parlement n’a jamais été consulté sur ce projet.

Dans sa déclaration du dimanche 27 décembre dernier, Tina Joemat-Pettersson a assuré qu’elle veillerait à ce que le processus se fasse dans le cadre de la politique budgétaire. L’Afrique du Sud est le seul pays sur le continent à disposer d’une centrale nucléaire commerciale.
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