Somalie
Des affrontements ont éclaté mercredi matin dans une ville du sud de la Somalie entre les forces du gouvernement fédéral du pays et les troupes régionales de l'État de Jubbaland, dans un contexte d'escalade des tensions à la suite d'une élection régionale contestée.
Les combats qui ont duré plusieurs heures dans la ville de Raskamboni se sont calmés à la mi-journée, selon les responsables des deux parties. Il s'agit de la dernière violence en date dans la Corne de l'Afrique, région agitée depuis longtemps par des attaques meurtrières menées par des extrémistes islamistes. Les deux parties se sont accusées mutuellement d'avoir provoqué les affrontements.
Les détails des combats et le nombre de victimes ne sont pas clairs en raison de la coupure des télécommunications imposée dans la région.
Les affrontements soulignent l'aggravation des dissensions entre le gouvernement fédéral et l'administration du Jubbaland, ce qui fait craindre une nouvelle instabilité dans cette région stratégiquement importante, proche de la frontière kenyane.
Les forces fédérales somaliennes sont en train de prendre le relais d'une mission de maintien de la paix de l'Union africaine, en place depuis 2007 et dont le mandat se termine à la fin du mois, dans la lutte contre le groupe militant al-Shabab, lié à Al-Qaïda.
Le gouvernement fédéral a accusé les forces régionales de Jubbaland, dirigées par Ahmed Madobe, d'avoir attaqué mercredi des positions précédemment tenues par les troupes fédérales. Ces positions sont essentielles, selon le gouvernement, dans la lutte contre Al-Shabab.
"Ces troupes se préparaient à des opérations contre les militants d'Al-Shabaab", précise le communiqué.
M. Madobe a été réélu pour un troisième mandat lors de l'élection présidentielle du Jubbaland qui s'est tenue le 25 novembre. Son troisième mandat serait en violation des limites fixées par le gouvernement fédéral. L'opposition du Jubbaland a contesté les résultats des élections et a formé un gouvernement parallèle.
Une nouvelle mission de l'Union africaine devrait être lancée en janvier avec des troupes provenant des pays contributeurs de l'UA, à l'exclusion de l'Éthiopie, avec laquelle la Somalie est impliquée dans un différend concernant sa région séparatiste du Somaliland.
Entre-temps, les responsables du Jubbaland ont accusé les forces fédérales d'avoir déclenché les combats mercredi en prenant pour cible les positions du Jubbaland, alléguant que le déploiement des troupes fédérales s'inscrivait dans le cadre d'un effort plus large visant à saper l'autorité du gouvernement régional.
"Il est regrettable de voir des armées et des véhicules destinés à défendre le pays être utilisés contre son propre peuple", a déclaré Adan Ahmed Haji, vice-ministre de la sécurité de l'État du Jubbaland, lors d'une conférence de presse dans la ville portuaire de Kismayo.
Le ministère somalien de la Défense a affirmé que M. Madobe avait coordonné ses actions avec les militants d'Al-Shabab, permettant ainsi aux forces du Jubbaland d'opérer dans les zones contrôlées par le groupe.
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