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Nigeria : une "rage room" fait fureur à Lagos

Eka Stephanie Paul, se défoule, à l'intérieur de la Shadow Rage Room à Lagos, au Nigeria, le dimanche 28 juillet 2024.   -  
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Nigéria

La Shadow Rage Room, qui semble être la première de ce genre au Nigéria, propose un "espace sûr" où les individus peuvent libérer leurs émotions refoulées, en réduisant des objets en miettes.

Pour 7 500 nairas (soit environ 5 dollars américains), les clients ont 30 minutes pour se déchaîner dans une pièce équipée de protections et de divers outils de destruction. Les objets brisés seront ensuite recyclés.

Après une session de destructrion, Olaribigbe Akeem ressort épuisé mais visiblement soulagé. Il explique : « En brisant ces objets, beaucoup de pensées me traversaient l’esprit, notamment sur la situation actuelle au Nigéria, qui est devenue très difficile. Il faut se battre contre de nombreux défis : le coût de la nourriture, le transport, et bien d’autres choses. ».

Lagos, une ville surpeuplée de près de 20 millions d’habitants, est trés attractive pour ceux qui recherchent de meilleures opportunités. Parmi les sources de stress quotidien, on trouve les embouteillages, qui peuvent enfermer les conducteurs pendant des heures dans la chaleur.

Certains viennent pour se divertir, mais repartent avec bien plus. « L’expérience que j’ai vécue m’a permis d’augmenter considérablement mon niveau de vigilance mentale, en éliminant des émotions négatives telles que la colère et le stress. C’est comme si je me redynamisais pour affronter de nouveaux défis ; je me sens donc renouvelé », témoigne Akeem.

Le propriétaire de la Shadow Rage Room, James Babajide Banjoko, a eu l’idée de créer cet espace pendant la pandémie de COVID-19 en 2020, après avoir perdu sa mère et éprouvé des difficultés à travailler. Médecin de formation, Banjoko précise que cette salle ne remplace pas une thérapie, mais peut constituer un début de parcours thérapeutique.

« Beaucoup de gens se retournent contre les autres parce qu’ils portent en eux une colère accumulée au fil du temps », explique-t-il. « Nous suggérons aux gens de venir avec toutes ces émotions refoulées dans la salle de rage. Si cela fonctionne pour vous, tant mieux ; nous avons vu des personnes se détendre et même commencer une thérapie après une session. Certains viennent juste pour s’amuser », ajoute le Dr Banjoko.

Bien que les salles de rage ne soient pas une nouveauté ailleurs dans le monde, il n’existe pas de preuves documentées de leurs bienfaits sur la santé mentale, mis à part le soulagement temporaire lié à l’expression des émotions.

Au Nigéria, où 40 % des citoyens vivent avec moins de 2 dollars par jour, les services de santé mentale restent inaccessibles pour de nombreux habitants. Dans ce contexte, une demi-heure de libération de sa furie intérieure pourrait bien offrir un soulagement précieux.

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