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Centrafrique : les défis persistants pour réintégrer d'anciens combattants

André Poukou Gabriel, membre de la milice chrétienne anti-balaka, est assis sur le bord de la route alors qu'il est interrogé par des soldats français à Bangui, en RCA,20/12/2   -  
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Rebecca Blackwell/AP

République Centrafricaine

Depuis près d'une décennie, près de 5 000 combattants ont déposé leurs armes en République centrafricaine dans le cadre d'une campagne nationale de désarmement des groupes rebelles.

Malgré cela, d'anciens combattants, les communautés et les experts du conflit soulignent les difficultés persistantes pour mettre fin aux combats dans un pays où il existe peu d'autres opportunités de travail rémunéré.

La République centrafricaine est en proie à un conflit depuis 2013, lorsque des rebelles majoritairement musulmans ont pris le pouvoir et ont contraint le président à quitter ses fonctions, entraînant des affrontements avec des milices majoritairement chrétiennes.

Bien qu'un accord de paix ait été conclu en 2019, réduisant partiellement les combats, six des 14 groupes armés signataires l'ont depuis abandonné.

L'Associated Press a recueilli les témoignages de quatre combattants dans les villes de Bouar et de Bangui, qui ont participé au programme de "désarmement, démobilisation et réintégration". Tous ont exprimé des difficultés à se réintégrer dans la société, tandis que deux sont retournés dans des groupes armés, dont l'un combat activement aux côtés de Wagner, le groupe de mercenaires russes.

Initié en 2015 en tant qu'initiative pilote de la mission de maintien de la paix de l'ONU, le programme a ensuite été étendu et placé sous la responsabilité du gouvernement. Cependant, les résultats sont mitigés, avec jusqu'à 15% des participants retournant dans des groupes armés, selon les estimations gouvernementales.

Pour de nombreux anciens combattants, la réintégration dans la société civile est un défi de taille. Carole, une ancienne combattante de 32 ans, partage son expérience de terreur dans les buissons, où elle a été témoin d'actes atroces, avant de fuir pour la sécurité de sa famille. Aujourd'hui, elle travaille sur un marché, mais peine à subvenir aux besoins de ses enfants, craignant que son fils ne soit enrôlé par les groupes armés.

Le programme de désarmement encourage les combattants à remettre leurs armes en échange d'options de réintégration, mais le manque d'opportunités économiques viables reste un défi majeur. Environ 70% des participants au programme sont perdus de vue par les Nations unies, soulignant la complexité du processus.

Malgré ces défis, des experts appellent à une approche plus holistique, offrant des alternatives durables au combat et s'attaquant aux racines profondes de la pauvreté et de l'instabilité en République centrafricaine.

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