Maroc
**Au Maroc, beaucoup de hammams habituellement très fréquentés, voient leur clientèle réduire.**A l’image de ce bain public de Casablanca, les établissements sont affectés par le manque de précipitations et les températures plus chaudes qui ont réduit les plus grands réservoirs du pays.
"Les propriétaires de hammams proposent que les lieux ne soient pas fermés trois jours par semaine, mais qu'ils soient fermés tous les matins et ouverts de 12h à 21h. Ceci afin d'assurer la continuité pour que la salle de chauffe soit optimale et maintenue au chaud. Nous suggérons également de mener des campagnes de sensibilisation auprès des citoyens", dit Fatima Fedouachi, présidente de l'association des hammams de la région de Casablanca-Settat.
Depuis des siècles, hommes et femmes, quelle que soit leur classe sociale, se rendent dans des bains publics comme celui-ci pour se laver et se détendre.
Mais les hammams ont été fermés dans des villes comme Casablanca, Tanger et Beni Mellal, au moins trois jours par semaine après que le ministre de l’Intérieur marocain a demandé aux autorités locales d'adopter des mesures d'économie d'eau au début de l'année.
Les propriétaires de hammams luttent pour rester à flot.
_"Pour nous, travailleuses du hammam, nous ne gagnons plus autant qu'avant. Les clients ne viennent pas très souvent. Même s'il y a du monde le jeudi, le vendredi, le samedi et le dimanche, les clients évitent de venir parce qu'ils ont peur que le hammam soit plein de monde",_confie Fatima Mhattar, employée du hammam.
La raison de ces fermetures : le changement climatique et une sécheresse qui dure depuis six ans.
"Le Royaume du Maroc, comme le reste des pays de la région, connaît un stress hydrique extrême que le Royaume n'a pas connu depuis 30 ans, car les taux de remplissage des barrages ont diminué. Aujourd'hui, le taux de remplissage du barrage Al Massira, qui est considéré comme l'un des plus grands barrages couvrant les régions du centre et du sud, n'a atteint que 5 %, et les taux de remplissage des autres barrages varient entre 25 et 30 %, tandis que les eaux souterraines ont connu une baisse significative.", a expliquéMustapha Laissate, chercheur en environnement à Rabat.
Selon l'agence nationale des statistiques du Maroc, les fermetures affectent les quelque 200 000 personnes employées directement ou indirectement dans le secteur des hammams, qui représente environ 2 % de la consommation totale d'eau du pays.
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