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RDC : l'ONU prépare le départ anticipé des Casques bleus

RDC : l'ONU prépare le départ anticipé des Casques bleus
Des soldats de la mission de l'ONU en République démocratique du Congo (MONUC) patrouillent dans les rues de Kinshasa, le 8 mai 2005   -  
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ALI BURAFI/2005 AFP

République démocratique du Congo

Malgré ses inquiétudes sur les violences dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), le Conseil de sécurité de l'ONU devrait lancer mardi un retrait anticipé mais progressif des Casques bleus du pays à partir de fin 2023, comme réclamé par Kinshasa.

A la veille d'élections à haut risque dans le pays, qui coïncident avec l'expiration du mandat annuel de la mission de maintien de la paix de l'ONU (MONUSCO), le Conseil devrait souligner son "inquiétude concernant l'escalade de la violence" dans l'est et "les tensions entre le Rwanda et la RDC", selon le projet de texte vu par l'AFP.

Malgré cette situation, le gouvernement congolais réclame depuis des mois un retrait "accéléré" des Casques bleus, à partir de fin 2023 et non fin 2024. Il juge la force onusienne inefficace pour protéger les civils face aux groupes armés et milices qui sévissent depuis trois décennies dans l'est de la RDC.

Une accusation similaire à d'autres pays africains, notamment le Mali qui a imposé le départ dans l'urgence de la mission de l'ONU (MINUSMA).

Plusieurs membres du Conseil, notamment les Etats-Unis, ont émis des doutes ces derniers mois sur le fait que les forces congolaises soient prêtes à remplacer la MONUSCO pour assurer la sécurité de la population.

Mais les missions onusiennes ne pouvant opérer sans autorisation du pays hôte, la RDC veut elle aussi - mais moins frontalement que la junte malienne - forcer la main du Conseil de sécurité.

Si le projet de résolution est adopté comme prévu mardi, le Conseil décidera "d'amorcer le retrait progressif, responsable et durable" de la mission, en accord avec un plan de retrait conclu en novembre entre Kinshasa et la MONUSCO.

La première phase planifie le retrait complet des Casques bleus de la province du Sud-Kivu d'ici fin avril 2024, retrait qui commencera "avant la fin 2023".

A partir de mai 2024, la MONUSCO ne sera ainsi présente que dans le Nord-Kivu et l'Ituri. Et à partir du 1er juillet, ses effectifs seront réduits de quelque 2 350 personnes (soit un effectif maximal autorisé d'environ 13 800 militaires et policiers).

La poursuite éventuelle du retrait devra être déterminée sur les bases d'un rapport d'évaluation de la première phase, que le Conseil attend d'ici fin juin 2024.

La force de maintien de la paix de l'ONU (MONUC, puis MONUSCO) est présente dans le pays depuis 1999. Depuis plusieurs années, le Conseil de sécurité avait déjà entamé un désengagement prudent, fixant de grands paramètres pour transférer les responsabilités des Casques bleus aux forces congolaises. Avec en ligne de mire un début de retrait à l'horizon 2024.

Dans ce cadre, la MONUSCO s'était déjà concentrée sur les trois provinces de l'est, Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri.

Notant d'autre part l'importance de "coordonner" les diverses opérations de maintien de la paix dans le pays, le projet de résolution envisage la possibilité d'un soutien "opérationnel et logistique" de la MONUSCO à des forces régionales présentes dans le pays.

Kinshasa a décidé de ne pas renouveler le mandat de la force est-africaine déployée dans l'est, expiré le 8 décembre, et compte notamment pour la remplacer sur des troupes de la Communauté d'Afrique australe (SADC).

Alors que la cheffe de la MONUSCO Bintou Keita s'est récemment inquiétée d'un risque accru de "confrontation militaire directe" entre la RDC et le Rwanda, le projet de résolution appelle également "au calme et au dialogue" entre les deux voisins.

Sans citer personne, il condamne d'autre part "le soutien par toute partie extérieure" aux groupes armés du M23 ("Mouvement du 23 mars") et des FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda), et réclame le "retrait" de ces parties extérieures du territoire congolais.

Dans leur dernier rapport publié en juin, des experts mandatés par le Conseil de sécurité avaient assuré avoir de "nouvelles preuves d'interventions directes des forces de défense rwandaises" en RDC, notamment en soutien au M23 et aux FDLR.

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