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Mission de l'UE : la RDC redoutait des manipulations électorales

Le ministre congolais de l'Intérieur Peter Kazadi à Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo, le 18 septembre 2023.   -  
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ALEXIS HUGUET/AFP or licensors

République démocratique du Congo

Les autorités de la République démocratique du Congo, disant craindre une manipulation des résultats, ont refusé que l'Union européenne utilise ses équipements satellitaires lors d'une mission d'observation prévue pour les élections du 20 décembre et finalement annulée la semaine dernière, a-t-on appris lundi de plusieurs sources.

L'UE, invoquant des raisons "techniques", a annoncé le 29 novembre qu'elle annulait sa mission. La veille, elle avait indiqué que ses observateurs, dont 42 étaient déjà arrivés le 17, n'avaient pas pu "se déployer à travers le pays pour raisons de sécurité", ce qui rendait leur mission "impossible".

Mais plusieurs officiels ont indiqué à l'AFP que l'annulation de la mission avait été décidée du fait du blocage d'une demande d'autorisation d'équipements satellitaires (téléphones satellites, terminaux internet par satellite de type BGAN, dispositifs de localisation de véhicules).

Le 29 novembre, des officiels congolais, dont le ministre de l'Intérieur Peter Kazadi, ont informé les responsables de l'UE que leur demande était rejetée, au motif que ces équipements auraient pu être utilisés pour manipuler les résultats du scrutin. Il s'est exprimé à ce sujet lors d'une conférence de presse : "Certaines de ces organisations se sont amenées avec une technologie susceptible effectivement de pénétrer le système électronique de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) et capable de manipuler les résultats des élections."

Les responsables congolais ont proposé que l'UE achète ses équipements en RDC, à condition qu'ils puissent être soumis à inspection sur demande. Mais selon les mêmes sources, cette solution présenterait un risque sécuritaire, puisque les observateurs pourraient se retrouver sans matériel de communication lors des inspections.

Un porte-parole de l'UE a confirmé que ses observateurs n'avaient pas pu se déployer du fait du manque d'équipements essentiels, mais n'a pas commenté les inquiétudes du gouvernement sur une possible falsification du vote.

Cette affaire survient alors que certains candidats à la présidentielle font l'objet d'attaques selon lesquelles ils seraient soutenus par des puissances étrangères ayant des visée sur la RDC, riche en minerais. Ces critiques, étayées par aucune preuve, visent en particulier Moïse Katumbi, l'ancien gouverneur du Katanga (sud-est).

Le président Félix Tshisekedi, qui se représente aux élections, est arrivé au pouvoir en janvier 2019 après un scrutin très controversé qu'un autre opposant, Martin Fayulu, affirme aujourd'hui encore avoir remporté.

Outre la société civile et les Eglises congolaises, le Centre Carter, basé aux Etats-Unis, surveillera les élections du 20 décembre, de même qu'une équipe de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC).

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