République démocratique du Congo
Le retrait de la force est-africaine déployée dans l'est de la RDC, après le non-renouvellement de sa mission par Kinshasa qui l'a jugée inefficace, s'est poursuivi dimanche avec le départ de près d'un millier de soldats burundais, a annoncé lundi l'armée burundaise.
Près de 250 soldats sud-soudanais et 300 soldats kényans de cette force de la Communauté des États d'Afrique de l'Est (EAC), dont le mandat s'achevait le 8 décembre, ont déjà quitté Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu.
"Tous les soldats de ce bataillon sont bien arrivés au Burundi" dimanche, a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'armée burundaise, le colonel Floribert Biyereke. Selon un haut gradé de l'armée burundaise, qui a requis l'anonymat, le retrait, qui a débuté vendredi, s'est fait par camions militaires qui sont passés par le Rwanda avant d'arriver au Burundi.
Outre des soldats kényans, sud-soudanais et burundais, la force est-africaine comprend des militaires ougandais, qui devraient eux aussi partir dans les prochaines semaines.
Le porte-parole de l'armée burundaise n'a toutefois pas souhaité faire de commentaire sur des bataillons de l'armée burundaise présents - tout comme des troupes ougandaises - dans l'est de la RDC en vertu d'accords bilatéraux avec Kinshasa.
Les soldats de la force est-africaine avaient commencé à arriver à Goma en novembre 2022, environ un an après la résurgence dans le Nord-Kivu de la rébellion du M23 ("Mouvement du 23 mars") qui, avec le soutien du Rwanda selon de nombreuses sources, s'est emparé de vastes pans de la province.
Les autorités congolaises avaient alors invité l'EAC à déployer sa force pour libérer des espaces conquis par les rebelles. Mais les Congolais se sont vite montrés très critiques vis-à-vis des troupes de l'EAC, leur reprochant de cohabiter avec les rebelles plutôt que de les contraindre à déposer les armes.
A l'issue d'un sommet de l'EAC, le 25 novembre, l'organisation régionale avait annoncé que la RDC "ne renouvellerait pas le mandat de la force régionale au-delà du 8 décembre 2023". Pour la remplacer, Kinshasa compte notamment sur des troupes de la Communauté d'Afrique australe (SADC).
Le départ de la force régionale intervient alors que des combats continuent d'opposer le M23 à l'armée congolaise appuyée par des miliciens dits "patriotes".
De nombreux groupes armés et autres milices sévissent depuis trois décennies dans l'est de la République démocratique du Congo, un héritage des guerres régionales qui ont éclaté dans les années 1990 et 2000.
Des élections générales, auxquelles se représente le président sortant Félix Tshisekedi, sont prévues le 20 décembre. À cause de la rébellion du M23, elles ne pourront pas avoir lieu dans deux territoires du Nord-Kivu.
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