Kenya
Un tribunal a suspendu la privatisation de 11 entreprises publiques au Kenya, dont la société nationale pétrolière et gazière, après un recours du principal parti de l'opposition, a-t-on appris mardi de source judiciaire.
Selon le principal opposant Raila Odinga, la vente des participations de l'Etat devrait être soumise à un référendum en raison de l'importance stratégique des entreprises concernées dans ce pays, locomotive économique de l'Afrique de l'Est.
Dans sa décision rendue lundi en fin de journée, le juge de la Haute Cour Chacha Mwita s'est déclaré "convaincu que le recours (de l'opposition) soulève des questions constitutionnelles et juridiques d'importance publique et qui nécessitent un examen critique".
Le processus de vente est par conséquent suspendu jusqu'au 6 février, date à laquelle le dossier sera examiné sur le fond.
Le gouvernement kenyan avait annoncé le 27 novembre la vente de participations dans 11 entreprises publiques pour renflouer les caisses de l'Etat, au moment où les recettes fiscales restent inférieures à ses objectifs.
L'économie kényane est en proie à une inflation galopante et à une monnaie en chute libre qui a fait monter en flèche le coût du remboursement de la dette.
Les 11 entreprises, dont la société nationale pétrolière et gazière et un de ses opérateurs, des entreprises agricoles et une maison d'édition, figurent parmi les 35 que le président William Ruto a, la semaine dernière, annoncé vouloir privatiser.
La dette publique du pays de quelque 53 millions d'habitants s'élevait fin juin à plus de 10 100 milliards de shillings (64,4 milliards d'euros), selon le gouvernement, soit environ deux tiers du Produit intérieur brut.
Le coût du service de la dette, principalement envers la Chine, a grimpé en flèche alors que la monnaie kényane s'est effondrée jusqu'à atteindre des niveaux record, le shilling s'échangeant désormais autour de 153 pour un dollar.
Le secteur agricole, qui avec 21% du PIB en 2022 est le premier contributeur à l'économie kényane, a subi de plein fouet la récente sécheresse, puis des pluies diluviennes.
Depuis que le Kenya a adopté une loi de privatisation en 2005, seules six entreprises publiques ont été partiellement vendues, dont le plus grand opérateur de télécommunications Safaricom et le producteur d'électricité KenGen.
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