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Au Maroc, une école de jardinage fait rimer inclusion et écologie

Des jeunes suivent un cours pratique à Bouregreg Med-O-Med, la première école de jardinage du Maroc, le 15 novembre 2023.   -  
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Maroc

Au Maroc, une école de jardinage attire de nombreux apprentis, sensibles aux questions environnementales.

Installée dans la périphérie de Salé, ville voisine de la capitale Rabat, l'école de jardinage Bouregreg Med-O-Med offre depuis 2018 une formation gratuite en trois ans, principalement ouverte à des jeunes menacés d'exclusion sociale ou en décrochage scolaire.

Reda al-Hashemi, jeune apprenti raconte : "Quand je suis arrivé dans cette école, 80% de ma vie a changé. J'ai pris confiance en moi grâce aux relations que j'ai tissé avec les formateurs et mes collègues, tout va bien".

Maniant tant bien que mal la cisaille pour tailler un buisson, Hind Bensbitia met du coeur à l'ouvrage. Cette jeune élève a aiguisé son regard sur les changements climatiques mais aussi trouvé une perspective d'avenir, dans un métier qui est exercé majoritairement par des hommes.

"Parce que je suis une fille, je peux vous dire que certaines personnes me regardent de haut en disant que ce n'est pas fait pour les filles. Mais je me moque de ce qu'ils racontent. J'aime ce que je fais et je continuerai à le faire. Je n'ai rencontré aucun problème avec ma famille à ce sujet, au contraire, ils m'ont soutenue et ont été satisfaits des études que j'ai suivies, car je suis la première de ma famille à me lancer dans ce domaine," explique la jeune femme.

Le pari du projet, récemment distingué par le prix européen des "compétences vertes", est triple: sensibiliser au changement climatique, favoriser l'inclusion des jeunes, particulièrement frappés par le chômage, et promouvoir l'égalité des genres.

Lucía Aloise, formatrice est là pour orienter ces élèves vers l'entreprenariat ou la recherche d'emploi dans les métiers des jardins: "Nous devons leur donner les outils nécessaires à leur développement personnel. en gardant à l'esprit qu'ils sont issus de milieux socio-économiques et culturels défavorisés. Il faut donc aussi les soutenir à ce niveau. »

L'école dispose d'une pépinière de plantes locales, adaptées au stress hydrique, un enjeu crucial pour le Maroc qui a subit sa pire sécheresse depuis près de 40 ans. Celle-ci devrait en outre s'intensifier d'ici 2050 sous l'effet d'une baisse de la pluviométrie (-11%) et d'une augmentation des températures (+1,3°C), selon des données officielles.

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