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Côte d'Ivoire : l'industrie du cacao dévastée par les pluies torrentielles

Un cultivateur de cacao ivoirien récolte des cabosses de cacao dans une plantation de cacao près de Sinfra dans la région du Centre en Côte d'Ivoire, le 12 octobre 2019.   -  
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Côte d'Ivoire

La Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial de cacao et fournit environ 40 % de la production mondiale. Mais après des pluies exceptionnellement abondantes cette année, les entrepôts de cacao du pays sont presque vides et les producteurs s'attendent à une récolte 3 à 4 fois inférieure à celle de l'année dernière.

Ce pays d'Afrique de l'Ouest est fortement tributaire de sa production de cacao, dont un cinquième de la population ivoirienne tire ses revenus.

La récolte ayant été dévastée par des précipitations supérieures à la moyenne, de nombreuses familles subiront une perte de revenus.

Des précipitations inhabituelles

Dans le sud de la Côte d'Ivoire, le mois de juillet a été particulièrement pluvieux. L'agence météorologique du pays, la Sodexam, a signalé des précipitations dans certaines régions qui étaient de 20 à 40 % supérieures à la moyenne des années 1991 à 2020.

Pour les plants de cacao, ces fortes précipitations ont été extrêmement destructrices.

Le cacao a besoin d'un bon équilibre entre le soleil et la pluie, un peu des deux mais pas trop.

Les précipitations extrêmes de juillet ont détruit les fleurs de nombreux plants de cacao et, par conséquent, la récolte.

Production mondiale

En prévision de la mauvaise récolte, le pays a suspendu ses exportations de cacao en juillet, ce qui a poussé les prix de cette fève très prisée à des niveaux record.

À Londres, le prix de la tonne de cacao a culminé le 10 novembre à 3 478 livres sterling, son niveau le plus élevé depuis 1989, tandis qu'à New York, il a dépassé la barre des 4 000 dollars, son niveau le plus élevé depuis la fin de l'année 1978, c'est-à-dire depuis 45 ans.

La fin des précipitations ne signifie pas nécessairement la fin de la crise.

Avec le phénomène climatique El Nino qui menace de périodes de sécheresse en Afrique de l'Ouest, la situation restera critique.

"C'est la preuve que le changement climatique touche de plein fouet les pays en développement", estime l'économiste ivoirien Séraphin Prao.

Perte de revenus

Le scénario est inquiétant pour les producteurs.

Le gouvernement, qui fixe le prix du cacao, a augmenté les prix cette année, mais la diminution de la récolte signifie que la perte de revenus est inévitable pour les producteurs ivoiriens.

Prao affirme qu'un système de marché libre permettrait aux agriculteurs de tirer profit du contexte actuel.

_"Au Cameroun, par exemple, où le prix n'est pas fixé par l'État, le kilo de cacao se vend deux fois plus cher,"_dit-il.

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