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Operalia : focus sur les talents sud-africains

La soprano sud-africaine Nombulelo Yende répète avec l'aide d'un coach vocal au Art Scape Theatre au Cap, le 29 octobre 2023.   -  
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MARCO LONGARI/AFP or licensors

Afrique du Sud

La ville du Cap accueille jusqu'à dimanche le concours Operalia, l'un des plus prestigieux au monde, créé il y a trente ans par le ténor espagnol Placido Domingo. 34 chanteurs pré-sélectionnés parmi 800 candidats vont se disputer la victoire. 

 Nombulelo Yende, soprano et petite sœur de Pretty Yende, qui a chanté au couronnement du roi Charles, participe à ce qu’elle décrit comme "une audition géante", l’opportunité rêvée d'être repérée sans avoir à parcourir la planète. "Ce concours va me permettre d’élargir davantage mes horizons, donc j'essaie de passer des auditions, j'essaie de plaire à un public beaucoup plus large que celui auquel je suis habituée à Francfort", explique-t-elle.

Le pianiste enchaîne avec une la candidate Siphokazi Molteno, mezzo de 31 ans. Longues tresses et combinaison ajustée en jean, elle est installée à New York. "J'ai toujours chanté. Mais là d'où je viens, l'opéra n'existe pas", dit cette native de Gqeberha (sud-est).

A 14 ans, une prof de musique, l'incite à tenter un aria de Mozart. Ses camarades de classe ricanent, mais elle éprouve "une émotion immédiate". La promesse d'une profondeur jusque-là insoupçonnée. "Je me suis mise à en écouter quand j'étais seule. J'avais trouvé là quelque chose de précieux".

Sakhiwe Mkosana, baryton de 29 ans, évoque un parcours similaire depuis son township jusqu'à Francfort (Allemagne) où il est désormais installé, dans un incubateur de jeunes talents.

Il rêvait de devenir avocat. Mais, une chance dans sa zone défavorisée, son lycée propose un cours de musique. Et son prof le repère dès le premier jour de chorale. "Il m'a dit: si tu t'accroches, tu peux envisager une carrière solide".

"Dans la communauté noire, on aspire à devenir avocat, médecin", pour s'en sortir. "La question récurrente c'est: vais-je pouvoir en vivre? J'ai la pression". En attendant, ce concours offre une visibilité énorme. "On chante devant des directeurs d'opéra, agents, directeurs de casting...", dit le jeune homme posé, à la voix imposante émanant d'un corps filiforme.

Ces artistes s’accordent sur l’idée que l’opéra est encore loin d’être assez développé en Afrique du Sud, qui a pourtant une culture riche en musique, et chants polyphoniques. Sur cette base, les organisateurs du concours Operalia espèrent créer des vocations, et former les jeunes qui ont du talent, pour démocratiser cet art en Afrique.