Ouganda
À 51 ans, Paul Kalisha ne veut pas perdre son rêve de vue : relancer la production de cuivre. Avant de mourir, son père, qui était minier, lui a appris le métier en espérant qu’un jour, son fils puisse prendre sa relève. Ici, au pied des montagnes Rwenzori, près de la frontière entre l’Ouganda et la RDC, les sous-sols regorgent de cuivre. 13 millions de tonnes.
Pour Paul, cette exploitation de cuivre lui permettrait de renouer avec la vie confortable qu’il a eue plus jeune.
“Le moment est venu pour moi. Je me suis marié, mais jusqu'à présent, je vis dans la précarité. Je n'ai pas les moyens d'acheter de la nourriture pour ma famille et je ne peux pas me permettre d'emmener mes enfants dans de meilleures écoles, même en restant ici dans cette ancienne résidence des mines”explique-t-il.
**Toutes les tentatives pour relancer la production ont échoué
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Actuellement, l’industrie minière représente moins de 3 % du PIB du pays. C’est 10 fois moins que les décennies précédentes. En effet, le secteur minier, en particulier celui du cuivre, était autrefois dynamique et florissant et employait 5 000 personnes.
Mais l’activité s’est arrêtée au début des années 80 à cause de l’instabilité politique et le prix du cuivre qui était bas. La production a été relancée en 2013 avant d’être complètement abandonnée en 2018. Depuis, toutes les tentatives pour relancer la production ont échoué, comme l’explique le patron des mines Kilembe.
"Ils ont commencé à travailler comme vous l'avez vu et comme vous le verrez ailleurs. Mais ils n'ont pas rempli toutes les conditions. Ils ont donc dû partir. Et comme je l’ai dit, lorsqu’ils sont partis, en raison de leurs échecs, ils sont allés au tribunal et nous avons d’abord dû régler le problème avant de reprendre les activités", explique Fred Kyakonye.
**Des sous-sols ougandais sont riches en matières premières
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Si ces mines de cuivre intéressent autant, c’est parce que les prix mondiaux ont atteint des montants historiques à cause des problèmes d’approvisionnement. Les investisseurs cherchent de nouvelles sources pour ce métal utilisé notamment dans les véhicules électriques. De son côté, le gouvernement ougandais a débloqué 1 million de dollars en 2022 pour rénover les mines avant de choisir des investisseurs.
“Le sous-sol est vraiment en mauvais état. Il est inondé jusqu'à 4 300 pieds d'altitude. Si un très bon professionnel fait du bon travail, je pense que ce sera terminé en 2025. C’est possible s’il utilise ce qui existe déjà et le répare réellement. Mais s’il doit changer complètement le système de traitement, cela peut prendre plus de temps", explique le géologue Alex Kwatampora.
Les sous-sols ougandais sont riches en matières premières comme l’or, le cobalt, l’étain, ou encore l’uranium et les diamants. Il y a quelques mois, le pays a commencé ses activités de forage dans les champs pétroliers.
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