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Niger : départ des premiers soldats français, les USA coupent leur aide

Un camion militaire des forces de sécurité nigériennes, faisant partie d'une escorte d'un convoi militaire de l'armée française traverse le quartier du Lazaret à Niamey   -  
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Niger

Les premiers soldats français quittaient mardi le Niger dans un convoi terrestre sous escorte locale, possiblement vers le Tchad, au moment où les Etats-Unis ont annoncé la suppression de leur aide à ce pays dirigé depuis fin juillet par un régime militaire.

Le retrait des Français avait rapidement été exigé par les généraux nigériens après leur arrivée au pouvoir et le président français Emmanuel Macron avait annoncé leur départ fin septembre.

Environ 1.400 soldats et aviateurs français étaient jusqu'ici déployés dans le pays pour lutter contre les jihadistes aux côtés des Nigériens, dont environ 1.000 à Niamey et 400 sur deux bases avancées dans l'ouest, à Ouallam et Tabarey-Barey, au coeur de la zone dite des "trois frontières" avec le Mali et le Burkina Faso.

Un convoi de soldats en provenance de Tabarey-Barey est arrivé à Niamey mardi midi, avec des poids lourds transportant du matériel et des blindés, a constaté un journaliste de l'AFP.

La destination finale des convois français n'a pas été officiellement communiquée, mais selon des sources proches du dossier, ils devraient ensuite prendre la direction de la capitale tchadienne N'Djamena, à 1.600km, où se trouve le commandement des Forces françaises au Sahel.

"Les premiers départs ont lieu, conformément à la planification, à la coordination en cours", a appris l'AFP plus tôt auprès des armées françaises.

Un avion avec du matériel français et un premier groupe de militaires prioritaires (évacuations sanitaires, notamment) s'est par ailleurs envolé de Niamey lundi, a-t-on appris auprès d'une autre source militaire.

Le régime nigérien avait annoncé vendredi que le retrait des soldats français se ferait "en toute sécurité".

- "Coup d'Etat" -

Mardi, les Etats-Unis qui comptent quant à eux quelque 1.100 soldats dans le pays et une importante base de drones à Agadez (centre), ont formellement qualifié la prise de pouvoir par les militaires le 26 juillet de "coup d'Etat" et annoncé en conséquence la suppression de quelque 500 millions de dollars d'aide économique.

"Nous prenons cette mesure parce qu'au cours des deux derniers mois, nous avons épuisé toutes les voies disponibles pour préserver l'ordre constitutionnel au Niger", a affirmé le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.

"Toute reprise de l'aide américaine nécessitera des mesures" de la part du régime "pour ramener une gouvernance démocratique dans un délai rapide et crédible", a ajouté M. Miller.

Les Etats-Unis vont en revanche et pour l'instant garder leurs troupes au Niger.

Un autre responsable américain a indiqué que ces soldats n'assistaient plus et ne formaient plus activement les forces nigériennes mais continuaient à surveiller la menace jihadiste.

- Trajet dangereux -

Après le départ de la France du Mali, puis du Burkina Faso, ces 18 derniers mois, le Niger était devenu le partenaire-clé des opérations antijihadistes françaises, dans une région où sévissent les groupes armés affiliés à l'Etat islamique et Al-Qaïda.

Ce nouveau retrait lance aux Français un double défi logistique et sécuritaire.

Les options de trajet sont limitées, voire dangereuses, avec le risque de manifestations antifrançaises mais aussi la présence de jihadistes liés à Boko Haram et à la filiale en Afrique de l'Ouest de l'EI (Iswap) dans la zone de Diffa (est du Niger)

Les frontières terrestres du Niger sont par ailleurs fermées avec le Bénin et le Nigeria depuis le coup d'Etat. Et les Nigériens interdisent le survol de leur territoire par des avions français, civils et militaires, sauf dérogation.

Les frontières ont été en revanche rouvertes avec l'Algérie, la Libye, le Burkina Faso, le Mali et donc le Tchad.

Après avoir conclu un partenariat de combat avec le Niger contre les groupes jihadistes, la France avait discrètement étoffé l'enceinte de Niamey, avec des blindés et des hélicoptères, venus renforcer les cinq drones armés Reaper et au moins trois avions de chasse Mirage déjà sur place.

Du matériel informatique, des abris modulaires pour les aéronefs, des cabines de pilotage pour les drones ou encore des bulldozers du génie sont également sur place: autant de matériels que l'armée française n'a aucune intention de laisser derrière elle.

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