Nigéria
La médiation de l'Algérie avec les militaires au Niger est la "bienvenue", a déclaré le ministre des Affaires étrangères du Nigeria, rappelant que la diplomatie était toujours la voie privilégiée par la CEDEAO qui maintient cependant sa menace d'intervention, dans une interview à France 24 diffusée jeudi.
"Nous saluons toutes les parties qui cherchent à trouver une solution pacifique à cet imbroglio, y compris l'Algérie", a déclaré le ministre Yusuf Maitama Tuggar, dont le pays, le Nigeria, assure la présidence tournante de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), qui menace d'une intervention militaire le Niger pour rétablir l'ordre constitutionnel.
"La position de la CEDEAO reste cependant la même. Nous sommes contre cette prise de pouvoir par des militaires au Niger, et nous insistons pour que le président Bazoum, qui est le président élu du Niger, soit libéré", a-t-il ajouté.
L'option militaire, "qui ne se traduit pas forcément par une guerre comme cela a été mal interprété", n'est "pas exclue", a précisé le ministre. "Elle reste d'actualité, mais elle n'est pas non plus l'option préférée, c'est pourquoi de nombreux efforts diplomatiques sont toujours en cours", a poursuivi le ministre.
La CEDEAO menace les auteurs du putsch d'une intervention militaire depuis le 30 juillet pour rétablir le président élu Mohamed Bazoum dans ses fonctions, priorisant toutefois la voie diplomatique.
L'Algérie, qui partage près de 1 000 km de frontières avec le Niger, s'est dite opposée à toute intervention armée chez son voisin. Elle a ainsi proposé une médiation avec les militaires à Niamey "visant à promouvoir une solution politique à la crise".
Niamey a dit lundi accepter l'offre de médiation de son voisin algérien, rappelant toutefois que la durée de la transition vers un régime civil serait uniquement fixée par un forum national inclusif. Les dispositions de cette offre n'ont pas été rendues publiques.
La CEDEAO, quant à elle, s'est gardée de se prononcer sur l'éventualité d'accepter une période transitoire pendant laquelle les militaires resteraient au pouvoir avant de le rendre aux civils.
Le Niger est également sous le coup de très lourdes sanctions, notamment économiques, de la part de la CEDEAO, qui a suspendu Niamey de ses instances dirigeantes, tout comme le Mali, la Guinée et le Burkina Faso, depuis qu'ils sont dirigés eux aussi par des militaires putschistes.
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