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La Somalie demande 3 mois de "pause" dans le retrait de l'Atmis

La Somalie demande 3 mois de "pause" dans le retrait de l'Atmis
Des soldats burundais, faisant partie des troupes de l'Union africaine, marchent dans leur base à Mogadiscio, en Somalie, le 24 janvier 2011   -  
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Farah Abdi Warsameh/Copyright 2023 The AP. All rights reserved.

Somalie

Le gouvernement somalien a demandé à l'ONU un report de trois mois du retrait de troupes de l'Union africaine prévu fin septembre, après avoir subi "plusieurs revers importants" dans son offensive contre les islamistes radicaux shebab, selon une lettre consultée par l'AFP.

"Le gouvernement fédéral de Somalie demande officiellement une pause technique de trois mois dans le retrait des 3 000 personnels en uniforme de la Mission de l'Union africaine de transition en Somalie (Atmis)", écrit le conseiller du président somalien à la sécurité nationale, Hussein Cheikh Ali, dans une lettre datée du 19 septembre.

Une source diplomatique a confirmé l'authenticité de la lettre, adressée à l'ambassadeur albanien Ferit Hoxha qui dirige actuellement le Conseil de sécurité de l'ONU. Une autre source proche du dossier a également indiqué à l'AFP qu'une telle demande avait été formulée par le gouvernement somalien.

L'AFP a contacté plusieurs responsables gouvernementaux, qui n'ont fait aucun commentaire.

Cette deuxième phase de retrait, pour passer de 17 626 à 14 626 hommes, doit intervenir au 30 septembre, selon le calendrier prévu dans une résolution de l'ONU d'avril 2022 donnant mandat à l'Atmis et prévoyant également un retrait total d'ici fin 2024.

Cette force - composée de troupes du Burundi, de Djibouti, d'Ethiopie, du Kenya et d'Ouganda- a pris le relais de l'Amisom, créée en 2007 pour un mandat initial de six mois.

Le gouvernement somalien, soutenu par la communauté internationale, combat depuis plus de 15 ans l'insurrection des islamistes radicaux shebab, groupe affilié à Al-Qaïda qui veut instaurer la loi islamique dans ce pays de la Corne de l'Afrique.

Elu en mai 2022, le président Hassan Cheikh Mohamoud a promis une "guerre totale" contre les shebab.

Des forces gouvernementales et des milices claniques locales mènent depuis plus d'un an une offensive militaire dans le centre du pays. En visite dans cette région, le chef de l'Etat avait déclaré le 18 août que les shebab seraient "éliminés de l'ensemble du pays" d'ici la fin de l'année.

Si les opérations militaires ont permis de "libérer des villes, des villages et des routes d'approvisionnement cruciales", les forces pro-gouvernementales ont subi fin août "plusieurs revers importants", souligne son conseiller à la sécurité nationale dans la lettre.

"Cette tournure imprévue des événements a mis nos forces militaires à rude épreuve (...) et nécessité une réorganisation approfondie pour garantir que nous maintenions notre élan dans la lutte contre la menace shebab", ajoute-t-il.

Le gouvernement assure toutefois être déterminé à ce que soit atteint l'objectif d'un retrait complet fin 2024, avec une passation des prérogatives de sécurité aux forces somaliennes.

"Nous restons fermement convaincus que cette pause technique contribuera, à long terme, à la paix, à la stabilité et à la prospérité durables en Somalie", a-t-il déclaré. Quelques jours avant cette lettre, le commandement de l'Atmis avait annoncé lancer la deuxième phase du retrait de ses troupes.

"Nous avons assisté à des développements sur le champ de bataille où les forces de sécurité somaliennes ont démontré leur capacité croissante à sécuriser le pays", avait déclaré le 17 septembre le lieutenant-colonel Philippe Butoyi, en passant aux forces somaliennes le commandement d'une base dans la région d'Hirshabelle (centre-Sud).

"Nous avons vu les forces attaquer, conquérir du terrain et le tenir", a-t-il déclaré.

Chassés des principales villes de Somalie en 2011-2012, les shebab restent implantés dans de vastes zones rurales, notamment dans le centre et le Sud du pays, d'où ils mènent régulièrement des attentats contre des cibles sécuritaires, politiques et civiles.

Fin mai, 54 soldats ougandais de l'Atmis ont été tués selon les autorités ougandaises dans une attaque contre une base de l'UA à Bulo Marer, à 120 km au sud-ouest de la capitale Mogadiscio.

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