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Zimbabwe : l'opposition craint une nouvelle ère de répression

Des proches se rassemblent autour d'observateurs électoraux locaux arrêtés et emmenés à leur audience à bord d'un camion   -  
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JOHN WESSELS/AFP or licensors

Zimbabwe

Au Zimbabwe, de nombreux défenseurs des droits de l’homme, dénoncent une nouvelle ère d’oppression brutale. Plus d’une douzaine de personnalités de l’opposition aussi bien des élus que des militants, ont été arrêtées par la police au cours des trois semaines qui ont suivi les élections, selon le parti de la Coalition des citoyens pour le changement (CCC).

Harrison Nkomo, avocat d'une militante, Maureen Kademaunga, raconte comment sa cliente a été injustement traduite en justice :" Mme Maureen Kademaunga était accusée de trois chefs d'accusation pour tentative de meurtre et d'un chef d'accusation pour atteinte à la propriété. Après examen des documents Mme Kademaunga a été jugée non coupable. Il a été décidé qu'elle devait être libérée faute de preuves".

Emmerson Mnangagwa, ancien guérillero connu sous le nom de « Crocodile», a remporté un second mandat présidentiel le mois dernier, lors d’élections entachées d’irrégularités et remises en question par les observateurs internationaux et régionaux, qui ont décrit un climat de peur et intimidation.

Douglas Coltart, avocat spécialisé dans les droits de l'homme, explique qu"'il s'agit d'une vaste campagne de répression contre l'opposition,_qui fait appel aux forces de l'ordre et à l'appareil judiciaire."_"Des candidats de l'opposition ont été arrêtés et détenus, et, dans certains cas, agressés et leurs maisons incendiées; " ajoute-il. 

Emmerson Mnangagwa assure que le Zimbabwe sera une démocratie mature sous son règne, mais les groupes de défense des droits internationaux tels qu’Amnesty International et Human Rights Watch ne sont pas de cet avis.

 La politique zimbabwéenne est aujourd’hui perçue à travers les actes de tortures que subissent les militants du CCC, comme Nhende, à peine remis de ses blessures, infligées lors d’un interrogatoire, il témoigne : 

"Ils voulaient savoir comment nous envisagions de mettre en œuvre le pouvoir populaire, si nous préparions notre propre investiture et si nous allions faire venir des gens de tout le Zimbabwe à Harare. Et aussi pourquoi (Nelson) Chamisa, le leader du CCC, est si silencieux ces jours-ci".

Mnangagwa a nié à plusieurs reprises les accusations selon lesquelles il aurait recours à la répression pour écraser la dissidence. Pourtant, le président, de 81 ans, a menacé d’emprisonner « quiconque veut semer le chaos ».

Khanyo Farisé, directrice adjointe de la recherche à Amnesty International, a vu le nombre de victimes de la répression monter en flèche depuis l'investiture du président. 

" En tant qu'organisation, nous avons soutenu plusieurs personnes qui avaient été enlevées, empoisonnées, torturées et qui avaient subi toutes sortes de violences. Certaines d'entre elles, par exemple, souffrent d'impacts à long terme sur leur santé et ont failli perdre la vie, notamment parce qu'elles ont été écrasées par des véhicules ou parce qu'on leur a fait ingérer du poison, ce qui a entraîné des pertes de mémoire et d'autres troubles physiques".

Malgré la répression, l'opposition zimbabwéenne continue d’appeler à des manifestations pacifiques à travers le pays, et espère la médiation d’autres pays africains dans son conflit avec la Zanu-PF .

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