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Borrell : "L'UE a échoué à renforcer la démocratie au Sahel"

Borrell : "L'UE a échoué à renforcer la démocratie au Sahel"
Le chef de la politique étrangère de l'Union européenne, Josep Borrell, s'exprime lors du forum Ambrosetti à la Villa d'Este, à Cernobbio, en Italie, le 2 septembre 2023   -  
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Claudio Furlan/LaPresse

France

Le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell a reconnu mardi qu'en dépit de millions d'euros dépensés au Sahel, les Européens avaient échoué à renforcer la démocratie dans cette région, victime d'une série de coups d'État militaires, dont le dernier au Niger.

Au cours des dix dernières années, l'Union européenne a dépensé 600 millions d'euros dans des missions civiles et militaires au Sahel, entraîné quelque 30 000 membres des forces de sécurité au Mali et Niger, et 18 000 effectifs militaires, a indiqué M. Borrell lors d'un débat au Parlement européen à Strasbourg.

"Cela n'a pas servi à consolider des forces armées qui soutiennent le gouvernement démocratique", mais plutôt des forces armées "qui les renversent", a-t-il pourtant reconnu. Dans ce contexte, la mission militaire au Niger n'a "pas un grand avenir", a-t-il reconnu.

M. Borrell s'est néanmoins efforcé de défendre l'action des Européens au Sahel (Mauritanie, Tchad, Burkina Faso, Niger, Mali et Sénégal), dénonçant au passage la désinformation russe dans cette partie de l'Afrique.

"Ne nous auto-flagellons pas et surtout ne commençons pas à culpabiliser un des pays de l'UE, qui est dans la tête de tout le monde", a déclaré M. Borrell, dans une référence explicite à la France. Le Sahel reste une région "stratégique" pour la sécurité de l'Europe et le contrôle des migrations, a-t-il insisté.

Au Niger, les flux migratoires ont été réduits de 75% depuis 2016, a-t-il fait valoir, avertissant qu'il ne fallait guère compter sur le nouveau régime militaire pour se "préoccuper" de ces problèmes.

Interrogé sur ce que pouvaient faire les Européens, M. Borrell a insisté sur la nécessité de ne "pas abandonner" le Sahel, et de soutenir les efforts de la Communauté des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), en particulier au Niger. 

Concernant ce pays où l'armée a pris le pouvoir le 26 juillet, il a préconisé des "sanctions personnelles" contre les responsables du coup d'État. L'UE ne pourra travailler correctement qu'une fois la sécurité restaurée dans cette région du monde, a-t-il également expliqué.

"Si 80% du territoire est contrôlé par les terroristes au Burkina Faso, si des centaines de milliers d'enfants ne vont pas à l'école parce que les terroristes les ont fermées ou ont tué les maîtres, c'est difficile de dire à l'Europe qu'est-ce que vous faîtes ?", s'est-il ainsi interrogé.

Depuis 2020, le Mali, le Tchad, le Burkina Faso et le Niger ont été victimes de coups d'État militaires.

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