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Tchad : des réfugiés soudanais fuient les milices au Darfour

Des femmes ayant fui la guerre au Soudan attendent la distribution de rations d'aide internationale au camp de réfugiés d'Ourang, près de la ville d'Adre, dans l'est du Tchad.   -  
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MOHANED BELAL/AFP or licensors

Tchad

Après plusieurs semaines à s’isoler chez eux avant de fuir à pied vers le Tchad, des réfugiés soudanais ont échappé aux milices du Darfour.

Dans le camp d'Aura à Adre à l'est du Tchad et à la frontière avec le Darfour, ils s'abritent désormais sous des tentes fournies par les organisations humanitaires internationales.

"On nous a indiqué une sortie, mais malgré cela, quatre d'entre nous ont été blessés. Nous avons erré pieds nus dans El-Geneina pendant sept jours, allant d'un endroit à l'autre. Nous n'avions ni eau ni nourriture. Alors que j'étais enceinte de sept mois, j'ai dû porter mon fils de quatre ans sur mon dos avec ma fille de six ans," déplore Souad Ibrahim, réfugiée soudanaise.

Ils sont près de 380 000 Soudanais, principalement des femmes et des enfants, selon l’ONU à avoir traversé la frontière depuis que la guerre a éclaté entre l’armée et les paramilitaires, il y a quatre mois.

Au Darfour, le conflit est à présent ethnique.

"J'étais encore enceinte à l'époque, j'ai attaché mon plus jeune dans mon dos et j'ai pris l'aîné par la main. Nous avons commencé à marcher la nuit, pieds nus, jusqu'à ce que nous atteignions enfin le Tchad," relate Hawa Mousa, réfugiée soudanaise.

Selon des rescapés, les miliciens arabes abattent des civils uniquement parce qu'ils sont d’une autre ethnie.

Human Rights Watch et plusieurs organisations des droits de l'homme rapportent des passages à tabac, des exécutions, des pillages, des maisons, des entreprises et des administrations incendiées.

"Ma femme et mes enfants sont partis avant moi pour le Tchad. Les Janjawid les ont attaqués en chemin alors qu'ils se trouvaient dans un oued et une balle a brisé la jambe de ma femme. J'ai demandé à l'une des personnes que je connaissais dans les tribus arabes voisines d'emmener ma femme en voiture au centre de soins le plus proche, mais l'homme m'a confirmé qu'il n'en trouvait pas dans tous les villages environnants. Il m'a conseillé de l'emmener dans un village frontalier du Tchad. Après leur arrivée au Tchad, ma femme a été admise dans un hôpital et maintenant un groupe d'aide s'occupe d'elle dans une clinique," partage Adam Haroun, réfugié soudanais.

Face aux violences dans cette vaste région où vit un quart des 48 millions de Soudanais, l'exode a été massif.

Certains ont dû partir pour la deuxième fois de leur vie, revivant les souvenirs amers de la guerre de 2003.

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