Libye
Le gouvernement libyen a annoncé mardi dans un communiqué la découverte de cinq corps de migrants qui ont péri dans le désert dans une zone à la frontière avec la Tunisie.
Les gardes-frontières libyens "ont découvert cinq corps non identifiés de migrants clandestins d'origine africaine lors d'une patrouille dans la zone de Dahr al-Khass à Tawilat al-Ratba", le long de la frontière avec la Tunisie, selon le communiqué du ministère de l'Intérieur.
Les corps "ont été remis aux autorités", a indiqué à l'AFP une source des gardes-frontières ayant requis l'anonymat.
Depuis dix jours, les gardes-frontières libyens viennent au secours de migrants subsahariens expulsés par les autorités tunisiennes qui les ont déposés, selon eux, dans une zone inhabitée, près d'Al'Assah, à environ 150 km au sud-ouest de Tripoli.
Abandonnés sans eau, nourriture ou abris par des températures qui dépassent les 50 degrés, ils ont marché pendant des kilomètres, pénétrant jusqu'à 15 km à l'intérieur du territoire libyen, d'après des gardes- frontières libyens.
Une équipe de l'AFP qui s'était rendue sur place a pu photographier et filmer plusieurs groupes de jeunes hommes et quelques femmes, assis ou couchés sur le sable, tentant de s'abriter sous des arbustes décharnés.
De nombreuses vidéos circulent depuis sur les réseaux sociaux, prises par les gardes eux-mêmes lors de leurs patrouilles, documentant l'arrivée à pied depuis la frontière tunisienne de femmes et d'hommes de tous âges, épuisés et assoiffés, selon eux.
À la suite d'affrontements ayant coûté la vie à un Tunisien le 3 juillet, des centaines de migrants subsahariens ont été chassés de Sfax, deuxième ville du pays et principal point de départ en Tunisie pour l'émigration clandestine.
Le 18 juillet, des experts de l'ONU ont appelé la Tunisie à cesser les expulsions collectives de migrants subsahariens après des informations faisant état de l'abandon de dizaines d'entre eux par la police tunisienne dans les zones désertiques de la frontière avec la Libye.
"Nous appelons les autorités à cesser immédiatement toute nouvelle expulsion et à poursuivre et élargir l'accès humanitaire à une zone dangereuse à la frontière tuniso-libyenne où de nombreuses personnes, y compris des femmes enceintes et des enfants, ont déjà été expulsées", ont-ils déclaré.
La Libye, qui abrite au moins 600 000 migrants subsahariens, a été accusée à plusieurs reprises de multiples abus à leur encontre, dont des "meurtres, disparitions forcées, tortures, esclavage, viols" par des ONG et des organisations internationales.
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