Somalie
Au moins huit personnes ont été tuées mardi lors de heurts devant le Parlement de l'État somalien semi-autonome du Puntland (nord) entre les forces de sécurité locales et des miliciens armés fidèles à l'opposition, a-t-on appris auprès de la police et de témoins.
Les violents heurts dans la capitale de l'État, Garowe, se sont produits lors d'une session parlementaire visant à débattre de modifications dans la Constitution locale, que l'opposition considère comme une tentative du président du Puntland pour prolonger son mandat.
"Huit personnes ont été tuées dans les heurts et une dizaine d'autres ont été blessées, dont des civils", a déclaré Abdiweli Hassan, un fonctionnaire de police à Garowe.
Les heurts ont éclaté lorsque des hommes armés fidèles aux membres de l'opposition ont affronté les forces de sécurité protégeant le Parlement et ont tenté de perturber la session, a-t-il dit, assurant que le calme était désormais revenu.
Le Premier ministre somalien Hamza Abdi Barre a appelé les deux parties à régler leurs différends par le dialogue "plutôt que par les armes".
Un témoin, Mohamednur Ali, a dit avoir vu six corps. "Les affrontements ont été très intenses et les deux camps ont fait usage de mitrailleuses lourdes", a-t-il ajouté. Une autre témoin, Nimo Adan, a dit avoir été prise dans les échanges de tirs et avoir vu plusieurs personnes tuées.
En mai, le Puntland a organisé des élections locales, les premières élections directes en Somalie depuis plus d'un demi-siècle, en dehors de la région séparatiste du Somaliland.
L'opposition a accusé le président de l'État du Puntland, Said Abdullahi Deni, de manipuler la procédure électorale et de chercher à modifier la Constitution pour lui permettre de prolonger son mandat qui se termine en janvier 2024.
Région aride et riche en pétrole du nord-est de la Somalie, le Puntland a déclaré son autonomie en 1998 et les relations avec le gouvernement central de Mogadiscio ont souvent été tendues.
La Somalie n'a pas tenu d'élection nationale au suffrage universel direct depuis 1969, date à laquelle le dictateur Siad Barré a pris le pouvoir dans ce pays de la Corne de l'Afrique.
Fin mai, la Somalie a annoncé la signature d'un accord entre le gouvernement et les États fédérés prévoyant l'instauration du suffrage universel direct à partir de 2024 et le passage à un régime présidentiel.
Cet accord entend concrétiser la promesse - souvent répétée mais jamais appliquée - d'un vote selon le principe d'"une personne, une voix" dès les élections locales prévues le 30 juin 2024.
Les élections se déroulaient jusqu'à présent selon un complexe processus indirect basé sur les clans structurant la société somalienne.
Mais des figures d'opposition ont dénoncé la refonte du système politique, en rejetant le nouveau calendrier électoral qui prévoit des élections aux Parlements et à la présidence des États fédérés le 30 novembre 2024, ce qui entraînerait une extension de fait des mandats de certains présidents, dont Said Abdullahi Deni, prévus pour arriver à échéance avant cette date.
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