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Soudan : l'ONU dénonce de possibles "crimes contre l’humanité" au Darfour

Soudan : l'ONU dénonce de possibles "crimes contre l’humanité" au Darfour
Des personnes marchent parmi des objets éparpillés sur le marché d'El Geneina, capitale du Darfour occidental, alors que les combats se poursuivent au Soudan, le 29 avril 2023   -  
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MALIK KONATE/AFP or licensors

Soudan

Le chef de la mission de l'ONU au Soudan, Volker Perthes, a estimé mardi que les violences perpétrées dans la vaste région du Darfour, dans l'ouest du Soudan, pourraient constituer des "crimes contre l'humanité".

Des combats font rage au Soudan depuis la mi-avril entre l'armée commandée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo.

Ils se concentrent essentiellement dans la capitale Khartoum et au Darfour, région où milices locales, combattants tribaux et civils armés ont rejoint les affrontements. Le conflit a fait plus de 1 800 morts dans le pays selon l'ONG Acled et deux millions de déplacés, selon l'ONU.

"Alors que la situation au Darfour continue à se détériorer, je suis particulièrement inquiet de la situation à El-Geneina (Darfour-Ouest) où la violence a pris des dimensions ethniques", a indiqué dans un communiqué l'émissaire de l'ONU.

"Les attaques de grande ampleur contre les civils, basées sur leurs origines ethniques, qui seraient commises par des milices arabes et par des hommes armés en uniformes des FSR sont très inquiétantes et, si elles sont avérées, pourraient constituer des crimes contre l'humanité", a-t-il averti.

La semaine dernière, le gouvernement soudanais avait déclaré M. Perthes persona non grata, l'accusant d'être partial dans le conflit. Mais Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU, avait affirmé que son statut restait "inchangé".

Alors que plusieurs trêves n'ont pas été appliquées, des ONG font état d'une détérioration de la situation humanitaire à Khartoum et au Darfour. "Ce qu'il se passe à El-Geneina et à Kutum (plus à l'est) doit donner lieu à une enquête internationale", déclarait samedi sur Twitter le gouverneur du Darfour Minni Minnawi, un ancien chef rebelle aujourd'hui proche de l'armée.

Au début des années 2000, le général Daglo, à la tête des miliciens Janjawid, avait mené la politique de la terre brûlée au Darfour sur ordre du dictateur d'alors Omar el-Béchir.

La guerre y avait fait environ 300 000 morts et près de 2,5 millions de déplacés, selon l'ONU. Les Janjawid ont officiellement donné naissance en 2013 aux FSR, supplétifs paramilitaires de l'armée.

Les généraux Burhane et Daglo avaient fait front commun lors du putsch de 2021 pour évincer les civils avec lesquels ils partageaient le pouvoir depuis la chute de Béchir en 2019. Mais des divergences sont ensuite apparues et, faute d'accord sur l'intégration des FSR dans l'armée, ont dégénéré en guerre.

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