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Cameroun : le SDF pleure la mort de son leader John Fru Ndi

Ni John Fru Ndi assiste à un meeting de campagne électorale à Yaoundé, au Cameroun, le 7 octobre 2011   -  
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Sunday Alamba/AP2011

Cameroun

Au Cameroun, les réactions pleuvent après la mort de John Fru Ndi. Opposant historique de Paul Biya, le leader du Social Democratic Front (SDF) est décédé peu avant minuit lundi, à 81 ans, des suites d’une longue maladie.

John Fru Ndi avait commencé sa carrière au puissant Mouvement démocratique du peuple camerounais (RPDC) de Paul Biya, avant de fonder le SDF en 1990 à la fin du régime du parti unique. 

Le SDF ne dispose que de cinq sièges dans le parlement actuel. Il en détenait 18 lors de la précédente législature, mais a perdu de l'influence au profit du tout puissant RDPC qui gouverne le Cameroun depuis 1982.

"Ni John Fru Ndi pour le SDF était le guide. Il a tracé le sillon sur lequel nous marchons. L'homme qui contre vents et marées a imposé le retour au multipartisme au Cameroun, le 26 mai 1990. Et avec cela un ensemble de libertés individuelles et collectives accordées au peuple camerounais tout entier", déclare Marcel Tardjeu, responsable SDF de la circonscription de Douala.

John Fru Ndi est arrivé second aux présidentielles de 1992, 2004 et 2011. Ces dernières années il a été contesté par des dirigeants du SDF, qui l’ont accusé sans preuve, d’être acheté par le pouvoir et de s’enrichir avec des fonds publics.

"Beaucoup de Camerounais sont morts, j’étais encore très jeune. Mais aujourd’hui, on comprend qu'on l’a corrompu. Il a été convaincu par peut-être le pouvoir, car en réalité il faut vraiment être fort. Pourtant il devrait être vraiment un très grand modèle à suivre. Je retiens de lui qu'il a quand-même aspiré au changement, mais au bout du compte on l’a toujours corrompu", avance Mathieu Epoune, un ingénieur informatique.

Comme il était déjà malade lors du dernier vote présidentiel en 2018, Fru Ndi a encouragé le vice-président du SDF, Joshua Osih, à se présenter. Osih est arrivé en quatrième position, loin derrière Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), et Cabral Libii, arrivé en troisième position.

Depuis lors, Kamto, qui a été emprisonné sans procès pendant neuf mois en 2019 pour avoir manifesté pacifiquement contre Biya, est devenu la principale figure de l'opposition au Cameroun. Le MRC a boycotté les élections législatives de 2018 et n'est pas représenté au parlement.

Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, essentiellement anglophones, ont été intégrées au Cameroun en 1961, un an après que les régions francophones eurent obtenu leur indépendance de Paris.

Elles sont en proie à des conflits entre l'armée et les séparatistes depuis que ces derniers ont déclaré leur indépendance en 2017, après des décennies de griefs concernant la discrimination perçue par la majorité francophone du pays.

Né près de Bamenda, dans le Nord-Ouest du Cameroun, John Fru Ndi était un partisan d’une solution fédérale face aux appels d’indépendance de la région anglophone. Sa maison a été incendiée et il a été brièvement enlevé en 2019 par un groupe armé, qui a exigé qu'il retire ses députés du parlement.

L'armée comme les groupes armés sont régulièrement accusés par les Nations unies et les ONG internationales de crimes contre les civils dans les régions anglophones.

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